Accueil


ANTITHESE n. f. (du grec antithésis, opposition)

On entend par antithèse, une figure de rhétorique par laquelle, dans une même période, on oppose des pensées, des mots, etc... Ex. : L’Autorité est d’autant plus arrogante qu’elle s’exerce sur les plus humbles. On entend aussi par antithèse une proposition qui forme le second terme d’une antinomie dont le premier est la thèse. Lorsque nous nous trouvons par exemple en face des thèses bourgeoises et que nous leur opposons point par point notre doctrine anarchiste, nous construisons une antithèse. Enfin, le mot antithèse sert à désigner toute espèce d’opposition frappante.

Ex. : L’esprit anarchiste est l’antithèse de l’esprit autoritaire. Dans l’écrit et dans le discours, l’antithèse est une force dont on ne saurait trop signaler l’importance. Plus que tout autre moyen de dialectique, elle s’impose par une extraordinaire puissance d’évocation et de démonstration. Lorsque l’on veut frapper l’esprit d’auditeurs ou de lecteurs, rien ne vaut l’antithèse. Dire, par exemple : « Dans notre Société, les uns ont tout, les autres rien ; Les uns crèvent d’indigestion, les autres meurent de faim, etc... », n’est-ce pas s’exprimer plus vigoureusement que par un long discours ? Ces contrastes, que l’antithèse souligne, sont les points de départ d’une commotion qui, par la suite, par le jeu naturel de la réflexion, engendre chez le méditatif, une mentalité nouvelle. Nous ne saurions donc trop recommander aux propagandistes et, plus spécialement, aux agitateurs anarchistes, l’emploi fréquent de l’antithèse. - Une pensée ou une expression qui tient de l’antithèse est dite antithétique.

Georges VIDAL.