CRAPULE
n. f.
Etat d’un individu dépourvu de tout sens moral et qui ne se plaît que
dans le vice et la débauche. La crapule est plus abjecte encore que le
vice ; la « crapule, dit J.-J. Rousseau, endurcit le cœur, rend ceux
qui s’y livrent impudents, grossiers, brutaux, cruels ».
La bourgeoisie, pour cacher ses penchants au vice et à la débauche,
accuse de crapulerie cette basse catégorie sociale d’inconscients et de
malades qui se livrent à la prostitution ou en vit. Certes, le
souteneur est loin d’être un individu recommandable et les Anarchistes
sont les premiers à le dénoncer comme nuisible à la société ; mais la
crapulerie n’est pas le privilège des pauvres, au contraire. Et s’il
est des malheureux qui tombent de dégradation morale en dégradation
morale dans la crapulerie, ils ont souvent l’excuse de l’ignorance et
de la misère. Le riche qui se vautre dans l’orgie, dans l’ignominie,
dans la bassesse ; qui recherche des voluptés dans le raffinement du
vice et qui ne vit que dans une débauche constante, n’a pas l’excuse du
pauvre et l’on peut dire que la crapule prend plutôt sa source dans les
palaces, dans les établissements de nuit mondains que dans les bouges
où vont se perdre les victimes inconscientes de la société
capitaliste.