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DÉCRÉPITUDE n. f.

Affaiblissement général de toutes les fonctions organiques d’un individu ou d’une société. La décrépitude est le dernier état, l’extrémité de la vieillesse pour un individu, et du déclin pour une société. Tous les vieillards ne sont pas atteints de décrépitude ; on peut vivre très vieux sans passer par cet état. Les causes de décrépitude sont ordinairement la faiblesse, la maladie, les mauvais soins, les privations, etc..., et son caractère est l’affaiblissement des fonctions de l’économie. Sans pour cela jeter le discrédit sur les vieillards, nous pensons cependant que, parvenu à un certain âge, le corps a besoin de repos et que le travail ne doit être exécuté que par la jeunesse. La vieillesse peut nous prodiguer les conseils utiles acquis au cours de l’existence par l’expérience de la vie, mais c’est à la jeunesse, source de force et d’avenir, qu’il appartient de forger l’outil social qui assure à chacun une somme de bonheur et de bien-être. S’il en était ainsi, la décrépitude serait un accident excessivement rare, car les hommes ne se tueraient pas au travail et nous n’assisterions pas au terrible spectacle de vieillards malades et infirmes incapables de répondre aux nécessités organiques de leur individu. D’autre part, si l’humanité était rénovée, - et elle le sera un jour - sans en exclure le plaisir et la joie, l’orgie et le vice disparaîtront d’eux-mêmes et nous ne serons plus dirigés comme nous le sommes aujourd’hui par des vieillards séniles, ignorants des besoins du peuple et attachés aux traditions du siècle passé.

Si on considère les hommes qui nous gouvernent en cette fin du vingtième siècle, nous pouvons avoir de sincères espérances. Représentants directs de la bourgeoisie et du capital, ils tombent eux-mêmes en décrépitude comme tomberont en décrépitude le capital et la bourgeoisie.