DÉFECTION
n. f.
Action de faire défaut, d’abandonner une lutte, un parti, une action, à
un moment imprévu. La défection est une lâcheté, car elle met en
difficulté celui qui comptait sur un concours extérieur et qui se
trouve seul pour accomplir l’acte projeté. La défection est le propre
des individus qui n’ont pas le courage de s’affirmer, qui promettent
tout ce qu’on leur demande et qui sont absents à l’heure où leur
présence escomptée serait indispensable. Il faut toujours se garder de
prendre des engagements lorsque l’on ne se sent pas la force et
l’énergie de les tenir. La défection dans le mouvement révolutionnaire
peut avoir des effets funestes. En période de calme, chacun peut se
réclamer de révolutionnarisme et ce n’est que dans les époques
troublées et lorsque l’ardeur de la lutte exige que chacun fasse
abandon d’un peu de lui-même que l’on peut juger de la sincérité du
révolutionnaire. Hélas ! Quantité de ceux que l’on pouvait considérer
comme des amis ne répondent pas à l’appel lorsque l’heure est venue de
se dépenser, et la défection de ces révolutionnaires de pacotille, peut
déchaîner des désastres. Et c’est pourquoi les Anarchistes n’ont pas
confiance en ces partis politiques qui ne réclament de leurs adhérents
qu’un bulletin de vote, car ils savent que l’on ne peut compter sur
tous les électeurs naïfs qui pensent accomplir une œuvre
révolutionnaire en déposant dans l’urne démocratique un morceau de
papier plus ou moins rouge. Leur défection est certaine ; aussi, est-il
plus sage d’être peu nombreux, mais résolus, que d’être nombreux et
écrasés parce qu’abandonnés au dernier moment par une majorité de
moutons.