DÉMOCRATIE
n. f. grec demos, peuple, et kratos, pouvoir
La démocratie est le « gouvernement du peuple ou plutôt un régime
politique qui prétend favoriser les intérêts de la masse. Si le
socialisme est, ainsi que le prétend le Dr Gustave Le Bon, « La
religion de l’avenir » on peut dire que la démocratie est la religion
moderne et que toutes les puissances dites civilisées s’inspirent
aujourd’hui de l’idée démocratique, sinon de son esprit. Même les
gouvernements d’essence réactionnaire qui exercent sur les populations
leur absolu pouvoir et politiquement entravent ou cherchent a entraver
tout progrès, ne manquent jamais de se réclamer dans la direction de
la, chose publique des intérêts et de la souveraineté populaires. Cela
s’explique, car si, dans le passé, il fut possible aux autocrates
d’éloigner le populaire de tout ce qui intéresse la vie d’une nation,
c’est qu’ils étaient considérés comme des demi-dieux, nantis d’un
pouvoir supérieur, et que la croyance et l’ignorance des hommes
favorisaient une telle conception de la vie sociale ; mais Dieu est
mort et n’exerce plus sur le monde qu’un pouvoir spirituel. Malgré les
empreintes profondes laissées par les religions, malgré leur emprise
sur une partie de l’humanité, il n’est cependant plus un individu - à
moins qu’il ne soit un fanatique - qui, en notre siècle de modernisme,
se laisserait gouverner économiquement au nom d’un Dieu qui apparaît
lointain et qui s’éloigne chaque jour davantage. Il faut quelque chose
de positif, maintenant, à la collectivité humaine ; l’homme veut être
libre et la démocratie, si elle ne lui donne pas la liberté, lui offre
tout au moins l’illusoire et l’éphémère satisfaction de se croire libre
politiquement, alors qu’il est enchaîné dans les lois économiques dont
il forge lui-même les mailles.
Si nous jetons un regard en arrière et si nous faisons une comparaison
entre les formes politiques passées et présentes, nous pouvons
constater que la démocratie n’est que l’adaptation dés classes
possédantes aux nécessités intangibles de l’évolution sociale.
Il fut un temps où le fait de posséder la terre donnait au possédant le
droit absolu et incontesté de gouverner et il ne serait jamais venu au
serf l’idée de réclamer une parcelle d’autorité à son maître.
L’autorité se transmettait de génération en génération avec les
domaines, et le pouvoir était en conséquence exercé par un aristocratie
héréditaire qui se réservait tous les privilèges économiques et
politiques.
Les relations d’homme à homme, de pays à pays, de contrée à contrée ;
les découvertes de territoires nouveaux et l’intensification du négoce
international devaient, en donnant à l’argent une puissance inconnue,
transformer cet état de chose et cependant que « les rois se ruinent
dans les grandes entreprises et que les nobles s’épuisent dans les
guerres privées, les roturiers s’enrichissent dans le commerce.
L’influence de l’argent se fait sentir sur les affaires de l’Etat »
(Tocqueville). Ces divers progrès ne pouvaient se manifester sans
imprimer au peuple une orientation nouvelle et les gouvernements se
trouvaient forcément influencés par les nouvelles lois économiques qui
avaient leur répercussion sur tout l’ensemble de l’activité sociale.
C’est la démocratie qui prenait naissance ; elle se développa
graduellement ; elle détruisit la féodalité ; elle sortit victorieuse
de sa lutte contre les régimes autocratiques et s’imposa enfin au monde
par l’idée de liberté dont elle semblait inspirée.
Si la « république était belle sous l’Empire » la démocratie n’a rien à
lui envier en ce qui concerne les désillusions qu’elle a fait naître.
En vérité, ce ne fut pas sans crainte que la bourgeoisie, qui n’est en
réalité qu’une nouvelle aristocratie, constatait les progrès de la
démocratie ; mais, ne pouvant en arrêter l’évolution, elle allait
l’adapter à ses besoins et s’en faire une arme contre ceux-là mêmes qui
en étaient les plus chauds partisans et les plus fidèles défenseurs.
Pour donner au peuple l’illusion de la liberté absolue, pour le
convaincre de sa puissance en matière politique, on le laissa se
gouverner lui-même ou plutôt on lui en laissa l’apparence et lorsqu’on
1848, après bien des hésitations, la bourgeoisie française accorda au
peuple le suffrage universel, elle fut bien vite rassurée sur les
dangers de la démocratie, car, en raison de son ignorance, le peuple
envoya aussitôt à l’Assemblée Constituante une majorité de
réactionnaires.
La bourgeoisie comprit alors tous les avantages que présentait .pour
elle la démocratie et elle s’efforça d’en consolider les bases tout en
en conservant la direction et « On comprend alors pourquoi les hautes
classes ont définitivement abandonné toute idée de restauration
monarchique ou césarienne, et pourquoi elles soutiennent de toute leur
influence et de leur argent, les journaux et les candidats démocrates
de tout poil et de toute nuance ». (F. Delaisi, La Démocratie et les
Financiers, p. 69.)
Il n’y a donc pas grand chose de changé ; 1a démocratie actuelle ne se
différencie que faiblement des anciens régimes et si le peuple est
souverain, reconnaissons que c’est un souverain plein d’abnégation qui
sacrifie tout son bien-être au profit d’une oligarchie occulte qui ne
se présente que sous la forme d’un gouvernement qu’il a lui-même nommé.
Qu’a fait la démocratie ? Rien, nous dit Tocqueville ; elle a été
abandonnée à ses instincts et il en est résulté que la révolution
démocratique s’est opérée dans le matériel de la société, sans qu’il se
fit dans les lois, dans les habitudes et les mœurs, le changement
nécessaire pour rendre cette révolution utile. En quittant l’état
social de nos aïeux, on jetait pêle-mêle derrière nous leurs
institutions, leurs idées et leurs moeurs ; qu’avons-nous pris à la
place ? Le prestige du pouvoir royal s’est évanoui, sans être remplacé
par la majesté des lois ». Pouvait-il en être autrement ? Anarchistes,
nous ne le pensons pas et les démocrates sincères, les démocrates
d’hier qui n’ont pas vécu l’expérience de la démocratie, ont commis une
profonde erreur en s’imaginant qu’un gouvernement peut être d’émanation
populaire alors qu’en réalité le capital est le maître absolu et que
c’est lui qui dirige toute l’activité politique, économique et sociale
du monde moderne.
Cela peut sembler un paradoxe, surtout lorsque l’on sait que le peuple
a la faculté de nommer ses délégués dans les assemblées législatives et
que, par conséquent, c’est lui qui exerce le pouvoir par
l’intermédiaire des hommes qu’il désigne à certaines fonctions. Nous
avons dit plus haut que cela n’était qu’une illusion et il suffit pour
s’en convaincre de lire l’oeuvre de vulgarisation dû à la plume de
Francis Delaisi : « La Démocratie et les Financiers ». Dans ce petit
ouvrage, écrit en 1911, Delaisi nous éclaire sur la façon dont se font
les élections en régime démocratique ; il dévoile à nos yeux tous les
dessous de l’action parlementaire et aucun doute ne peut subsister sur
l’indépendance des Parlements et sur le rôle qu’ils jouent dans les
organisations démocratiques. Les gouvernements sont étroitement liés
avec les grosses entreprises financières et industrielles et les
gouvernants ne sont que des hommes de paille, des pantins que
manœuvrent les véritables maîtres qui se cachent derrière le paravent
de la démocratie. Les exemples abondent de cette corruption
parlementaire et gouvernementale et il n’est pas besoin de fouiller
dans le passé pour trouver des preuves du mensonge démocratique. Le
capital soutient la démocratie et cela se conçoit, car aucun régime ne
lui semble aussi favorable et c’est la raison pour laquelle tous les
pays du monde s’orientent de plus en plus vers la démocratie.
Le peuple est souverain ; c’est lui qui est le maître et qui contrôle
l’activité économique et politique du pays ; c’est en son nom que se
font les lois et c’est en son nom qu’elles sont appliquées ; c’est lui
qui veille à ce que les intérêts de la collectivité ne soient pas
sacrifiés aux intérêts de quelques particuliers ; en un mot, c’est lui
qui gouverne. Voilà l’esprit de la démocratie. Mais étudions-la
brièvement dans son activité, dans l’application de son programme.
Quelques faits, par leur brutalité, suffiront, nous pensons, à initier
les plus crédules.
Nous disons plus. haut que les gouvernements démocratiques - comme tous
les gouvernements du reste - agissent au nom du peuple, mais en vue
d’intérêts particuliers ; qu’on en juge. Les réseaux de chemins de fer
français accusent, pour l’année 1925, un déficit de 750 millions de
francs et laissent entrevoir pour l’exercice de 1926 une perte de 900
millions de francs. Or, en vertu des lois édictées au nom du peuple
français, ce déficit doit être couvert par le Gouvernement qui sortira
de ses caisses les sommes indispensables à l’équilibre du budget des
compagnies ferroviaires. Quelle ne sera pas la stupeur du démocrate
assez aveugle pour croire en la vertu du démocratisme, en apprenant que
les compagnies de chemins de fer ont, en fin d’année 1925, distribué à
leur personnel certaines petites gratifications en guise d’étrennes ;
en voici le tableau :
Directeur ou assimilé ............ 100.000 francs
Sous-Directeur général ............ 60.000 francs
Ingénieur en chef ................ 50.000 francs
Ingénieur en chef adjoint ........ 40.000 francs
Ingénieur .......................... 30.000 francs
Inspecteur principal ............... 20.000 francs
Inspecteur principal adjoint ....... 15.000 francs
Chef de gare ..................... 800 francs
Sous-chef de gare ................. 600 francs
Commis facteur ................... 400 francs
Hommes d’équipe ................. 60 francs
II n’est pas besoin de signaler la gratification dérisoire accordée au
personnel inférieur et l’allocation princière touchée par l’Etat-major
; mais ce qui mérite d’être souligné, c’est que c’est le peuple qui est
obligé, en vertu de son « pouvoir démocratique » de payer aux parasites
sociaux des sommes fabuleuses et que si la somme d’impôts augmente
chaque année, c’est que la démocratie est un foyer autour duquel
viennent se grouper tous les profiteurs ignorés des classes laborieuses.
Le fait que nous signalons ci-dessus n’est pas un accident, un cas
isolé, un crime pourrait-on dire, mais une chose normale, inhérente à
la démocratie ; c’est la démocratie toute entière. Le monde moderne a
été transformé en une vaste société anonyme à la tête de laquelle se
trouve un Conseil d’Administration tout puissant, et ce Conseil est
asservi aux grandes entreprises financières et industrielles qui
détiennent en leur pouvoir toute richesse économique. Que l’on prenne
les banques, les grandes entreprises de transport, l’industrie
métallurgique et minière, les grandes administrations d’intérêt public,
tout ce qui touche enfin à la vie active d’une nation, et l’on
s’aperçoit que tous les rouages de l’économie sociale ont été
abandonnés à quelques barons, véritables monarques qui, sur des
monceaux d’or, président aux destinées de l’humanité.
La démocratie a accompli ce tour de force : d’emprisonner le peuple
dans la liberté. Elle lui a donné la liberté, mais elle lui a retiré
les moyens de s’en servir. Elle lui permet d’accéder aux plus hautes
fonctions, mais elle a élevé des barrières pour qu’il ne puisse pas y
parvenir ; elle a déclaré que tous les individus étaient égaux, mais
elle a maintenu les privilèges qui sont une source d’inégalité ; elle a
affirmé que rien ne pouvait se faire sans son assentiment et sans sa
volonté, mais elle a livré au marché de la concurrence le domaine
politique des nations et, même dans les tragédies périodiques
engendrées par les appétits particuliers, la démocratie ne peut rien
contre les forces mauvaises qui la dirigent.
« Les nations se déchirent aujourd’hui comme alors, et peut être avec
plus de furie ; mais alors les peuples n’étaient pas consultés, tout
dépendait de la volonté de princes que leur intérêt privé, guidait
essentiellement, et qui avaient plus ou moins le sentiment des intérêts
des nations. Aujourd’hui les peuples sont consultés ou paraissent
l’être ; ils apportent à l’exécution des plans qu’on leur propose une
adhésion plus formelle et mieux constatée ; ils semblent agir par
eux-mêmes, et cependant, ils ne réussissent qu’à être des instruments
ou des victimes. (Léon Ferr, Revue des Deux Mondes, Mars 1871). Et
c’est en effet bien ainsi que cela se passe. On semble consulter le
peuple alors qu’en réalité on lui en impose et qu’on lui fait accepter,
sous le fallacieux prétexte de sa souveraineté, les pires ignominies.
Peut-on expliquer autrement les guerres qui ravagent l’humanité et plus
particulièrement l’horrible boucherie de 1914 ?
Ce qui fait la puissance de la démocratie, c’est que le peuple n’arrive
pas à comprendre que l’on puisse le berner à ce point, et que, dans sa
confiance naïve, il s’imagine que la puissance politique peut avoir
raison des forces économiques qui subordonnent en réalité toute
l’activité politique. Dans son ignorance, le peuple détache le
politique de l’économique ; il ne voit pas l’étroite corrélation qui
existe entre ces deux organes essentiels de la vie collective et se
figure que la politique à laquelle il accorde toute sa confiance, est
un facteur d’évolution et de libération sociale alors qu’elle n’est,
prise telle qu’elle se présente à nous dans les sociétés démocratiques,
qu’un facteur d’asservissement.
Dans son dernier ouvrage « Les Contradictions du Monde Moderne »,
Francis Delaisi, après une étude approfondie de la situation créée par
la grande guerre, est obligé de reconnaître non seulement l’erreur de
la démocratie mais aussi ses dangers. » La souveraineté nationale, qui
est apparue pendant un siècle comme la suprême garantie de sécurité
pour les personnes et les entreprises, est maintenant, pour les unes et
pour les autres, le suprême danger ». (Les Contradictions du Monde
Moderne, p. 533). Nous pensons cependant que Francis Delaisi se trompe
lorsqu’il pense conjurer le péril en séparant le politique de
l’économique et qu’il déclare que « la séparation du politique et de
l’économique amènera la fin des guerres d’affaires ». Il se trompe
encore lorsqu’il pense que la Constitution des Etats-Unis d’Europe
mettra fin aux grands conflits qui ensanglantent l’humanité. Normann
Angell, dans « Sa grande Illusion » soutient également cette thèse et,
pourtant, elle nous semble erronée. L’exemple de l’Amérique et de ses
grandes républiques fédérées n’est pas suffisant pour ébranler les
doutes qui nous animent, car s’il est possible de concilier les
intérêts particuliers d’une fraction, il est impossible de concilier,
dans un régime basé sur le Capital, les intérêts particuliers de toute
l’humanité.
La constitution des Etats-Unis d’Europe et par extension des Etats-Unis
d’Amérique est une nouvelle illusion dont on cherche à griser les
peuples, illusion dangereuse et meurtrière, car les peuples souffriront
de cette expérience. Elle est fondée sur une conception fausse puisque
ce ne sont pas les divisions d’ordre politique qui déchaînent les
grands conflits, mais les divisions d’ordre économique. Or l’unité
économique ne peut être réalisé dans un monde dont le capitalisme est
le moteur. Le capital n’est pas un facteur d’union, mais de désunion,
et tant qu’il sera la source de toute l’activité humaine, la misère
régnera en maîtresse sur le monde.
Séparer le politique de l’économique est inconcevable ; c’est peut-être
une idée généreuse, mais elle ne peut se matérialiser, se réaliser dans
l’ordre social actuel. La politique est le paravent derrière lequel se
cachent les grands magnats de la finance et de l’industrie, c’est elle
qui permet au capital d’évoluer librement à travers un monde
d’ignorants et d’asservis, c’est elle qui sert de trait d’union entre
la liberté factice du peuple et la liberté réelle des gouvernants ;
c’est le cerveau de la démocratie.
La démocratie nationale a déjà conçu cette erreur que la souveraineté
du peuple éloignera tous les fléaux inhérents à la féodalité ; la
démocratie internationale qui repose sur la même erreur engendrera les
mêmes fléaux.
Il n’y a de bonheur que dans la liberté et il n’y a de liberté que par
la révolution. Il faut choisir. La guerre ou la Révolution. II n’y a
pas de milieu. Les mystiques de la démocratie devront s’incliner. La
guerre nationale ou internationale ne peut être effacée par la réforme
incomplète des institutions modernes ; elle continuera ses ravages et
ses crimes, tant que la population mondiale sera divisée en deux
classes : l’une opprimée, l’autre oppressive. La démocratie ne peut
concilier les intérêts de ces deux classes. Le voudrait-elle, les
moyens lui manquent, elle n’en aurait pas la possibilité.
Il faut choisir. Il est des hommes qui se refusent à prendre la
position qu’il convient. Passifs dans leur lâcheté, ils ne veulent être
ni pour la guerre, ni pour la révolution. Ce sont des neutres ballotés
au gré des événements, qui ne savent pas où ils sont, qui ne savent pas
où ils vont. Nourris au lait démocratique, ils espèrent encore en la
puissance des dieux politiques pour amener au port le frêle bateau
perdu dans l’océan. Ils ne veulent ni la guerre ni la révolution. Ces
hommes me font l’effet d’un moribond qui, sur son lit de souffrance, se
débat contre la camarde en criant qu’il ne veut pas mourir. Il mourra
cependant. Il n’est aucune puissance qui puisse arrêter la mort ; il
n’est aucune puissance qui puisse arrêter la guerre ou la Révolution.
La démocratie c’est la guerre ; la Révolution, c’est la paix. La
Révolution écrasera la guerre ; la démocratie, héritière des régimes
autocratiques, dernier repaire de la finance et de l’industrie, ultime
sauvegarde du Capital et de l’autorité, doit disparaître ; ou alors
l’humanité doit s’attendre à vivre des journées sombres et sanglantes
avant de s’écrouler dans une tragédie qui n’a pas de précédent dans
l’histoire des peuples.
J. Chazoff
DÉMOCRATIE
La démocratie est une des formes de la société capitaliste et
bourgeoise. La base de la démocratie est le maintien des deux classes
opposées de la société moderne : celle du travail et celle du capital,
et leur collaboration sur le fondement de la propriété capitaliste
privée. L’expression de cette collaboration est le Parlement et le
Gouvernement national représentatif.
Formellement, la Démocratie proclame la liberté de la parole, de la
presse, des associations, ainsi que l’égalité de tous devant la Loi. En
réalité, toutes ces libertés ont un caractère très relatif : elles sont
tolérées tant qu’elles ne contredisent pas les intérêts de la classe
dominante : la bourgeoisie.
La Démocratie maintient intact le principe de la propriété capitaliste
privée. Par là même, elle laisse à la bourgeoisie le droit de tenir
entre ses mains toute la presse, l’enseignement, la science, l’art, ce
qui, en fait, rend la bourgeoisie maîtresse absolue du pays.
Ayant le monopole dans la vie économique, la bourgeoisie peut établir
son pouvoir illimité aussi dans le domaine politique. En effet, le
Parlement et le Gouvernement représentatif ne sont, dans les
démocraties, que les organes exécutifs de la bourgeoisie.
Par conséquent, la démocratie n’est que l’un des aspects de la
dictature bourgeoise, mêlée sous des formules trompeuses de libertés
politiques et de garanties démocratiques fictives.
Archinoff