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ECLIPSE n. f. (grec ekleipsis ; de ekleipein, faire défaut, défaillance, abandon)

Disparition momentanée, totale ou partielle d'un astre par l'interposition d'un autre astre. Les éclipses furent pendant longtemps l'objet de la frayeur des hommes ; les progrès des recherches et des découvertes de l'astronomie ont chassé la crainte qui a fait place à l'intérêt et à la curiosité.

Les éclipses se divisent en lunaires et en solaires ; il y a également des éclipses des planètes secondaires on satellites, et celles des étoiles que l'on nomme plus particulièrement occultations.

II y a éclipse de lune, lorsque la terre se trouve interposée entre le soleil et la lune, et que cette dernière traverse l'ombre que la terre projette derrière elle. La lune étant un corps opaque qui ne nous apparaît que parce qu'elle est éclairée par les rayons du soleil, lorsque ceux-ci sont arrêtés par un autre corps, la lune disparaît aussi longtemps que ce corps s'interpose entre elle et le soleil. C'est le même phénomène qui se produit pour l'éclipse solaire, lorsque la lune, dans sa révolution, s'interpose entre le soleil et la terre 'et projette son ombre sur notre planète.

Connaissant le temps des révolutions périodiques de la lune et du soleil, il est assez facile de prévoir approximativement la date des éclipses. Le mouvement de ces astres, recommençant de la même manière, les éclipses se reproduiront dans le même ordre.

Les Chaldéens avaient déjà découvert qu'après 223 lunaisons, c'est-à-dire 18 ans et 11 jours les mêmes éclipses se reproduisaient, soit en général 70 éclipses, dont 29 de lune et 41 de soleil. Il ne peut en une année y avoir plus de sept éclipses ; cinq ou quatre de soleil, et deux ou trois de lune ; il y en a au moins deux et s'il n’y en a que deux ce sont des éclipses de soleil.

Le mot éclipse s'emploie au figuré pour signaler la dépréciation d'une chose qui avait une grande renommée, ou l'absence, la disparition subite, inattendue d'un individu quelconque. « Il n'y a pas de gloire éclatante qui ne soit sujette à souffrir de temps en temps de quelque éclipse » (LAVEAUX).



ECLIPSE

Le mot éclipse désigne, en astronomie, le phénomène qui consiste, pour un observateur terrestre, dans la constatation du passage d'un corps astral entre lui et un autre astre. Ce phénomène qui se produit fréquemment revêt surtout un grand intérêt lorsqu'il s agit des éclipses de la lune, du soleil et des satellites de Jupiter.

Il y a éclipse de lune quand celle-ci entre en partie ou en totalité dans le cône d'ombre de la terre, qui se termine en pointe à une distance de 108 fois et demi la longueur du diamètre de la terre qui est de 12.742 kilomètres. L'ombre de la terre étant encore 2,2 fois plus large que la lune à sa distance moyenne de nous, la plus longue durée d'une éclipse totale de la lune peut atteindre deux heures. C'est toujours au moment de la pleine lune qu'a lieu l'éclipse de lune et elle est visible au même instant physique dans tous les pays, où la lune se trouve au-dessus de l'horizon. Ceci veut dire qu'une éclipse totale de la lune qui commencerait, par exemple, à Paris, à minuit, se produirait à New-York non pas à la même heure, mais au même moment physique, c’est-à-dire lorsque les horloges de la capitale américaine marqueraient 6 heures 55 minutes du soir.

La lune, grâce à la réfraction des rayons solaires, demeure plus ou moins visible pendant les éclipses totales. Elle n'est devenue absolument invisible que pendant les éclipses de 1642, 1761, 1816 et celle du 12 avril 1903. Contrairement à la lune qui ne peut s'éclipser qu'au jour de la pleine lune, l'éclipse de soleil ne peut se produire qu’au jour de la nouvelle lune et ne se fait voir qu'aux endroits touchés par le petit cône d'ombre de notre satellite et sur lesquels il dessine un cercle qui voyage sur les différents pays suivant le mouvement de la rotation de la terre.

Les contrées sur lesquelles passe cette ombre de la lune, large de 22 à 300 kilomètres, ont le soleil masqué pour un certain temps.

L'éclipse de soleil peut être partielle, si les centres de la lune et du soleil ne coïncident pas et si la lune ne marque le soleil que par côté ; annulaire, si la lune se trouve dans la région la plus éloignée de son orbite et est plus petit en apparence que le disque solaire ; totale enfin, si la lune se trouve assez rapprochée de nous pour que son diamètre surpasse celui du soleil.

Vus de la terre, les diamètres du soleil et de la lune sont, en moyenne, de 32’ 3’’ et de 31’ 24’’, d'où il ressort que le soleil doit être à son aphélie et la lune à son périhélie, pour qu'une éclipse totale du soleil puisse se présenter dans de bonnes conditions. La plus longue durée possible d.une éclipse totale du soleil ne peut pas dépasser 7 minutes 58 secondes à l'équateur et. 6 minutes 10 secondes à la latitude de Paris. Il y a, en moyenne, en 18 ans 70 éclipses, dont 29 de lune et 41 de soleil. Dans une année il n'y a jamais plus de 7, jamais moins de 2 éclipses. Lorsqu'il n'y a que deux éclipses, elles sont toutes deux de soleil.

L'éclipse totale de soleil sur un lieu donné est un phénomène très rare. Depuis 1140 il n'y a eu à Londres qu'une éclipse totale et cela en 1715. A Paris il ya eu éclipse totale du soleil le 22 mai 1724, le 17 avril 1912, mais elle n'a été totale que pendant 7 secondes et ce n'est que le 11 août 1999, à 10 h. 28 du matin que les environs de la capitale française seront visités par une grande et belle éclipse totale du soleil, dont la durée sera de 2 minutes 20 secondes.

Pour ce qui est des éclipses des satellites de la planète Jupiter auxquelles nous avons fait allusion au commencement de cet article, c'est à une observation attentive par l'astronome danois Olaf Rœmer que nous devons la découverte de la rapidité avec laquelle la lumière se transmet à travers l'espace. Rœmer a, en effet, pu constater en 1675, le premier, que les éclipses retardaient ou avançaient d'environ 16 minutes et demie selon que Jupiter se trouvait en conjonction ou en opposition avec le soleil. Or, le diamètre de l'orbite terrestre étant d'environ 300 millions de kilomètres, il était désormais prouvé que la lumière parcourt 300.000 kilomètres par seconde.

Deux siècles après Rœmer, c'est aussi à la lumière, à l'analyse spectrale, que nous devons la révélation suprême de l'unité constitutive de l'Univers qui nous permet l'affirmation scientifique de cette intuition des meilleurs penseurs d'autrefois : la vie dans l'Univers est illimitée et infinie, toutes les terres du ciel, nos sœurs, sont, ont été ou seront habitées.



- Frédéric STACKELBERG.