Accueil


INDULGENCE n.f. du latin indulgentia

Facilité, propension à excuser, à pardonner les fautes, aussi les infractions aux règles établies. « La mollesse ou l’indulgence pour soi et la dureté pour les autres ne sont qu’un seul et même vice. » (La Bruyère). Selon les époques le mot indulgence est en harmonie ou en contradiction avec l’idée de justice. A notre époque d’ignorance sociale sur la réalité du droit, de la justice, il ne peut être question que de justice relative et l’indulgence est de rigueur. Ce qui est faute aujourd’hui, ne l’était pas hier et ne le sera probablement pas demain et dès lors la sévérité ne saurait être inexorable. Aussi les diverses religions, et tout particulièrement la religion romaine, sont très expertes dans l’art de distribuer des indulgences. Les défaut, les fautes, même graves, trouvant le pardon de l’Église par l’acquit de certaines indulgences. Ici, l’indulgence devient du mercantilisme, et selon le prix que le pécheur met à l’indulgence sollicitée, l’Église remet intégralement ou en partie le pardon demandé.

Nos lois, si souvent absurdes quand elles ne sont pas mauvaises, font état d’indulgence en supprimant certaines peines prononcées.

En résumé, l’indulgence appliquée signifie que la société repose sur une équivoque ; qu’elle se meut entre l’anarchie et le despotisme. Dès lors les classes dirigeantes hésitent à se montrer sévères dans l’application des lois faites pour avoir de l’ordre au jour le jour. Il en sera ainsi jusqu’à ce que le besoin de justice la fasse découvrir et appliquer aux actions individuelles et sociales.

E. S.