MARÉE n. f. (se rattache étymologiquement à la forme barbare marcare, mariare, qui vient de mare, mer)
La marée se produit deux fois par jour sur les côtés de l'Océan à l'exclusion des mers de moindre étendue et qui revêtent la forme de lacs tels la Méditerranée, la Baltique, la Caspienne, etc.
La marée consiste dans un relèvement (flux) et un abaissement (reflux) des eaux : cette oscillation régulière est en tous points analogues à une respiration de la mer.
L'intervalle entre une marée et la suivante est de 12 heures 25' 14" en moyenne, c'est-à-dire de la moitié du temps qui existe entre deux passages de la lune au méridien.
Les marées sont produites par l'attraction lunaire, qui est de 2/3 et l'attraction solaire qui est de 1/3 combinées avec la rotation terrestre. Elles sont particulièrement fortes lorsque la lune est plus près de la terre et des époques de nouvelles et pleines lunes, lorsque le Soleil et la Lune sont en conjonction et opposition parce qu'alors l'effet simultané de leur attraction se fait sentir davantage.
Lorsque les eaux ont atteint leur plus grande élévation elles restent stationnaires quelque temps, c'est la haute mer. Quand le reflux arrive à sa plus basse dépression elles demeurent aussi quelque temps en repos, c'est la basse mer.
Les plus grandes marées ont lieu à l'équinoxe du printemps et de l'automne et ne se font sentir nulle part d'une façon aussi saisissante que sur les côtes de la Bretagne et de la Normandie.
Notons encore que les marées des Océans propagent aussi leurs ondes à travers les masses gazeuses de l'atmosphère où les masses aériennes atteignent également leurs maxima vers le 21 mars et le 23 septembre et sont presque toujours marquées par des tempêtes et des ouragans qui prennent par leurs tourbillons des proportions de véritables catastrophes, comme au 20 septembre 1926, à Miami (Floride), où 1.500 personnes furent tuées, le 22 septembre de la même année, à Encarnacion, au Paraguay, et le 25 du même mois à Itamble, au Brésil (200 morts), et le 28 à Vera-Cruz, au Mexique.
‒ Frédéric STACKELBERG.