MISÉREUX n. m. (rad. misère)
C'est encore un vieux mot repris de nos jours, surtout dans les milieux que préoccupe la question sociale. Il est synonyme de misérable, mais à la commisération qu'il traduit se mêle une protestation et comme une pointe de révolte. Il s'emploie fréquemment dans le monde ouvrier. Les écrivains qui usent de ce mot ont l'intention bien marquée de ne point lui donner le sens de vil et de méprisable qui accompagne si facilement le mot misérable. Quelque part, Séverine a employé cette phrase: « Il est d'autres parias que les miséreux en bourgeron », Cela signifiait qu'il y a d'autres exploités que les ouvriers d'usines. Il y a les employés de commerce, d'administration, diverses catégories de fonctionnaires de l'État, de la ville, des banques, etc., etc. En un mot, il y a des miséreux partout où il y a des exploités.
Ces miséreux sont des nôtres. Travailleurs sous le joug de l'exploitation et de l'autorité, quels que soient vos bourreaux et la misère dont vous souffrez; unissez-vous pour être forts ; ne vous laissez pas dominer par la détresse.
- G. Y.