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NÉBULEUSE n. f. (du latin : nebula, nuage)

On appelle « nébuleuses » des taches d'aspect laiteux, aux contours imprécis, présentant beaucoup d'analogies avec les légers nuages blanchâtres appelles « cirrus », et perdues comme de pâles lueurs dans l'insondable espace. Avant les perfectionnements de l'optique, avant l'application de la spectroscopie à l'étude du monde sidéral, ou supposait que ces créations de la nature étaient toutes composées de vapeurs cosmiques phosphorescentes, de tourbillons de substances lumineuses. Les perfectionnements récents des instruments d'optique et la spectroscopie nous permettent de diviser les nébuleuses en trois catégories distinctes. La première comprend les amas d'étoiles, qui seraient comme des prolongements de notre voie lactée et situés extrêmement loin dans l'espace, à des distances variant de 200.000 à 225.000 années de lumière. Parmi ces amas, presque tous de forme globulaire et généralement composés d'une multitude d'étoiles très voisines en apparence, mais, en réalité, séparées par des distances énormes qui sont de plusieurs années lumière ; il convient de citer les deux nuées de Magellan, dans l'Hémisphère austral, renfermant plusieurs centaines de milliers d'étoiles. Dans les mêmes parages, notons l'amas du Toucan, celui du Centaure et, dans l'Hémisphère boréal, nous remarquons le magnifique amas d'Hercule, renfermant plus de 6.000 étoiles.

Pour les nébuleuses de la seconde catégorie, la spectroscopie est venue préciser la différence d'avec les premières. Ce sont de véritables masses gazeuses, isolées au milieu de l'espace interstellaire et composées d'hydrogène, d'hélium, ainsi que d'un élément encore inconnu sur notre globe auquel on a réservé le nom de « nébulium ». Ces nébuleuses gazeuses qui ont des dimensions énormes et dont le nombre est très élevé sont des corps froids (température probable 223 degrés sous zéro), qui ne sont lumineux que parce que l'arrivée en leur sein de poussières électrisées chassées par la pression de la radiation, les rend luminescentes et permet de les apercevoir, malgré leur basse température, sur le fond obscur du ciel. Constituées par la matière à un état de raréfaction extrême, ces ]nébuleuses qui présentent différentes formes, depuis celle sans contours définis, comme la grande nébuleuse d'Orion, jusqu'à celle qui se révèle comme un anneau de matière nébulaire entourant un noyau central (nébuleuse annulaire de la Lyre), sont le berceau, la semence des mondes futurs.

Le troisième groupe de nébuleuses comprend les nébuleuses spirales, présentant l'aspect d'une vaste spirale ou d'un immense tourbillon. Ces nébuleuses, dont le nombre est voisin du million, semblent s'écarter de la Voie Lactée et se montrent particulièrement nombreuses vers les pôles de la Galaxie. Elles s'éloignent de celle-ci à des vitesses moyennes de 500 à 700 kilomètres à la seconde et constituent des Voies Lactées différentes de la nôtre. Nous devons les considérer comme de véritables univers, d'étendue énorme, extérieurs à notre univers stellaire. La spectroscopie nous les montre comme réellement composée de millions et de millions d'étoiles et de même nature que notre Voie Lactée. (voir ce mot et Univers) et composées, comme elle de milliards d'étoiles, de nébuleuses non résolubles et d'amas stellaires importants. Les plus proches sont à la distance de 100.000 parsecs (un parsec équivaut à 3,26 années-lumière) et ont des dimensions analogue à la Voie Lactée. La plupart d'entre elles sont situées à plus d'un million de parsecs et la lumière emploie, pour les plus éloignés, 8 à 10 millions d'années-lumière pour nous parvenir. Elles sont séparées entre elles et de notre système galactique par des océans de vide que la lumière si follement rapide ne franchit qu'en des myriades de siècles. Citons, parmi les plus remarquables d'entre les spirales, la belle nébuleuse des Chiens de chasse, la magnifique spirale de la Vierge, celle d'Andromède, de la Grande Ourse, etc...


- C. A.