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OR n.m. (du latin aurum)

Métal précieux d'une belle couleur jaune, très pesant, ductile, malléable, inaltérable à l'air et à l'eau. Son poids atomique est 197. C'est de plus un corps très lourd, son poids spécifique va jusqu'à 19,36. Son inaltérabilité est remarquable. Comme le platine, il résiste à tous les agents chimiques et n'est attaquable que par l'eau régale (mélange d'acide azotique et d'acide chlorhydrique). L'or est extrêmement ductile, ce qui permet de le réduire en feuilles excessivement minces, employées pour la dorure et dont l'épaisseur descend jusqu' à 1/10 de millimètre. Lorsqu'il est ainsi réduit en feuilles minces, l'or a des reflets rouges et laisse passer la lumière verte. Excellent conducteur de la chaleur et de l'électricité, il n'est fusible qu'à 1045 degrés centigrades.

L'or se présente quelquefois en petits cristaux, cubiques ou octaèdres, diversement modifiés et souvent groupés sous forme dendritique ; on le rencontre aussi en lames minces plus ou moins étendues à la surface de diverses matières ou en filaments qui pénètrent en leur intérieur. Souvent il est en paillettes ou en pépites plus ou moins volumineuses et fréquemment il est allié à une certaine quantité d'argent qui varie depuis 0,14 jusqu'à 72%. L'or se trouve rarement dans des gites spéciaux où il est en cristaux, en lames, en filaments dans des filons de quartz ; généralement il est disséminé dans d'autres gites métallifères, principalement dans les minerais d'argent ou dans les matières terreuses qui les accompagnent.

On l'extrait, soit des sables d'alluvions où il est contenu en paillettes, soit par des procédés mécaniques, des déblais provenant des filons. On broie d'abord les matières à traiter, on les soumet ensuite à des lavages successifs qui entraînent les parties légères et ne laissent que l'or. On a perfectionné ce dernier procédé en faisant passer les matières désagrégées par ce lavage sur du mercure qui retient l'or à l'état d'amalgame.

En Europe, les minerais aurifères sont pauvres et les plus renommés, ceux de Hongrie et de Transylvanie, couvrent à peine les frais d'exploitation. C'est dans les Amériques que l'or est pour ainsi dire répandu en profusion. Au Mexique, au Vénézuéla, au Pérou, on le trouve abondant dans les filons de quartz ou mélangé, comme en Californie et en Guyane, à des matériaux d'alluvions provenant de la démolition d'anciens filons de quartz. Ce métal se trouve également en quantité considérable dans certains terrains d'alluvions au Chili, au Brésil, en Colombie, au Transvaal. En Amérique équatoriale qui est en quelque sorte le pays de l'or, existent aussi des sables aurifères et c'est du milieu d'eux que les eaux arrachent des paillettes d'or qu'elles roulent dans différentes contrées. En Europe, le Rhin et l'Ariège ont été jadis renommés sous ce rapport. Des cours d'eau et des sables aurifères, souvent très riches, existent également à l'intérieur de l'Afrique et à l'extrême nord de l'Amérique. Quelques parties de l'Asie australe paraîssent aussi très riches en or. Actuellement, les terres froides de l'Alaska et du Klondyke sont les contrées d'élection des chercheurs d'or, qui bravent le froid, la faim, la solitude et s'imposent mille privations pour arracher à la terre, durant les quelques beaux jours d'un été très court, un peu de métal précieux.

Outre son usage comme monnaie (voir ce mot), l'or est employé pour la bijouterie et surtout pour la dorure qui est actuellement appliquée par la méthode galvanoplastique dans laquelle on fait, à froid, précipiter l'or dissous sur les pièces qu'on veut en couvrir. On emploie aussi des précipités d'or qu'on fait fondre sur la couverte des poteries et, enfin des feuilles extrêmement minces que l'on colle à la surface des corps. On se sert aussi de quelques préparations d'or en médecine.

Avoir la soif de l'or : être épris d'un grand désir de richesse.

Faire une affaire d'or : faire une excellente affaire.

Marché d'or : marché très rémunérateur.

Cœur d'or : excellent coeur. Age d'or : époque fabuleuse, placée aux premiers âges du monde, durant laquelle le bonheur était pour tous indistinctement. 

- Charles ALEXANDRE.