Accueil


SOLEIL n. m.

Le Soleil, Phébus, la divinité des Anciens, l'Astre du jour qui fait mûrir le blé, la vigne, les fruits, le dispensateur de la Vie et du Bonheur sur les mondes qu'il éclaire et réchauffe de ses rayons est, non pas la boule de feu qu'il semble être, mais un globe qui n'est ni solide, ni liquide ni gazeux dans le sens que nous attribuons généralement à ces mots, car les gaz qui le composent sont condensés dans une condition de physique absolument inconnue par nous, leurs poids n'étant, en moyenne, à volume égal, que 4 fois moins lourd que les substances terrestres et la pesanteur à sa surface solaire 27 fois 1/2 plus forte qu'à la surface de notre planète.

Le bolomètre nous a permis de mesurer la température qui règne à la surface de l'astre du jour. Elle est de 6.000 degrés et celle au centre du globe de 40 millions de degrés.

Il en est également ainsi des autres soleils de l'espace. On estime leur température centrale à 40 millions de degrés. A la surface, la température des étoiles blanches-bleuâtres comme Sirius et Véga, est de 12.000, des jaunes, type Capella, Arcturus, notre Soleil, 6.000 degrés et les rouges 3.000 degrés.

Le Soleil tourne de l'Ouest à l'Est, autour de son axe, en 25 jours 4 heures, en entraînant avec lui, à raison d'une vitesse de 20 kilomètres par seconde tout notre système planétaire, sept cents fois plus léger que lui, vers Véga dans la direction de l'amas stellaire, qui est situé dans la constellation d'Hercule. Selon toutes les probabilités, notre Soleil, ainsi que la plupart des étoiles de première grandeur, ses voisines, graviteraient dans des périodes de plusieurs millions d'années autour de cet amas stellaire.

Les proportions du Soleil sont colossales. Son diamètre est environ 109 fois aussi long que le diamètre équatorial de la Terre, qui mesure 12.742 kilomètres. La superficie de l'astre du jour est 12.000 fois plus grande, son volume près de 1.300.000 plus gros et son poids 324.439 fois plus lourd que ceux de notre planète. Le poids de notre Terre étant de 5 septillions 875 sextillions de kilogrammes, celui du Soleil est conséquemment de 1 nonillion 900 octillions de kilogrammes, ce qui s'écrit par trente-un chiffres.

Comme proportion, notre Terre est à la planète Jupiter ce que cette dernière est au Soleil.

Pour faciliter le calcul et l'orientation de nos lecteurs à travers les astres, nous nous permettrons de leur donner l'indication suivante :

Le rapport de la circonférence au diamètre est : 3,145.

La surface de la sphère est égale à son diamètre multiplié par la circonférence d'un grand cercle.

Le volume total de la sphère s'obtient en multipliant la surface par le tiers du rayon.

Les surfaces des sphères sont entre elles comme les carrés de leurs rayons.

Leurs volumes sont entre eux comme les cubes de ce même rayon.

Surface de la Terre : 510.082.700 kilomètres carrés. Volume de la Terre : 1.083.250.000.000 kilomètres cubes.

Rayon de la Terre : 6.371 kil. 107 mètres.

Diamètre de la Terre : 12.742 kil. 214 mètres.

La distance moyenne qui nous sépare du Soleil est de 149.500.000 kilomètres. On peut facilement calculer cette distance depuis que Olaf Roenner découvrit, en 1675, la rapidité du rayon lumineux qui est de 300.000 kilomètres par seconde et qui fut découverte par le célèbre Danois en examinant les éclipses des satellites de Jupiter. Il constata qu'il y a 16' 26" de différence entre les moments où elles arrivent selon que Jupiter se trouve du même côté du Soleil que la Terre ou qu'il se trouve du côté opposé. Il suit de cette constatation que la lumière emploie 16' 26" pour traverser le diamètre de l'orbite terrestre et conséquemment 8' 13" pour venir du Soleil.

Notre Soleil, qui ne nous envoie que la deux-milliardième partie de la lumière et de la chaleur rayonnées par lui dans l'espace et dont la force dépensée par lui, sur la surface de notre planète, équivaut à 218 trillions de chevaux-vapeur, appartient, avec Capella, Acturnus, Procyon, et la plupart des étoiles de deuxième grandeur, aux astres qui traversent la troisième période de la vie stellaire ascendante.

Ces astres se font remarquer par l'altération que subit l'intensité de leur lumière, due à un commencement de refroidissement de leur surface,

Ce refroidissement est caractérisé par la formation de taches ou cavités remplies de vapeurs transparentes, qui parviennent de grands bouleversements que produisent des soulèvements et des dépressions de la photosphère. Ces taches sont généralement environnées de facules ou régions très brillantes, qui forment autour d'elles une sorte de bourrelet saillant et ultra lumineux.

Les taches solaires qui font partie intégrante de l'astre du jour et dont la température inférieure à celle de la surface lumineuse ou photosphère, voyagent autour du Soleil dans le même sens que la révolution annuelle de la Terre et que le cours de toutes les planètes. Leur rotation s'effectue auprès de l'équateur solaire environ en 25 jours et en 28 entre le 45 et 50ème parallèle boréal et austral. Aux pôles elles ne se voient jamais.

Ces taches se forment lentement ou assez subitement et sont toujours précédées par une grande agitation dans la photosphère, qui se manifeste par des facules très brillantes donnant naissance à un ou plusieurs pores qui se transforment en une large ouverture. Les taches peuvent durer de quelques jours à plusieurs mois et atteindre plus de 100.000 kilomètres de diamètre. Elles nous envoient environ 54 % moins de chaleur qu'une partie d'égale grandeur de la photosphère sans tache.

Le nombre des taches, des éruptions et des tempêtes solaires arrive environ tous les 11 ans à son maximum ; puis, ce nombre diminue pendant 7 ans 1/2 et emploie ensuite 3,6 ans pour remonter de nouveau à son maximum. Mais cette période de 11,1 ans varie elle-même et peut se raccourcir à 9 et s'étendre parfois au delà de 12 ans. Tous les 34 et 35 ans, il y a une période maxima pour les taches.

N'y aurait-il pas des éruptions énormes dans le Soleil tous les cent ou deux cent mille ans et qui auraient occasionné les périodes glacières encore inexpliquées ?

II est à noter que la période de décroissance des taches est plus longue que la période d'accroissement et que la même chose arrive également pour le reflux et le flux de la mer.

Ces périodes undécennales dues probablement à l'influence des planètes correspondent avec les aurores boréales et avec les oscillations de la boussole et cela, fait digne d'attention, de telle façon que le maximum d'oscillations coïncide avec le maximum de taches, et le minimum avec le minimum.

Une grande partie de la surface du Soleil est granulée, véritables vagues ou montagnes de gaz incandescents qui peuvent atteindre et dépasser mille kilomètres de diamètre.

De cette photosphère s'élève l'atmosphère solaire ou sa chromosphère, qui n'est visible, comme la Couronne, que pendant les éclipses totales du Soleil.

La chromosphère est une nappe de « feu » de 10 à 15.000 kilomètres d'épaisseur, qui se projette en protubérances, sorte de flammes roses, à plus de 300 à 400.000 kilomètres vers les cieux.

Au dessus de la chromosphère, il y a la Couronne, qui environne le Soleil à une hauteur de 500.000 kilomètres, et qui n'est probablement qu'un simple phénomène électrique de l'astre radieux ...

La spectroscopie ou l'analyse spectrale n'a pas seulement permis de déterminer la composition chimique du Soleil, mais elle est encore la grande révélation scientifique du XIXème siècle, qui a prouvé l'unité constitutive de l'Univers.

Les étoiles ou soleils naissent tous de condensations de nébuleuses, dont l'origine doit être cherchée dans l'éther intersidéral, berceau et tombe des mondes et des univers.

Le grand mérite de Flammarion, malgré sa faiblesse spirite, a été dans la vulgarisation précise, nette, des données scientifiques. Le défaut des astronomes anglais de la nouvelle école, tels Eddington et Cie, est, grâce à leur spiritualisme, le manque de clarté.

Ils brossent un tableau, qui rend confuse la discussion sur les étoiles dites géantes et naines.

Il n'y a, à vrai dire, pas d'étoiles géantes, et d'étoiles naines. Ce sont les mêmes étoiles, alternativement énormes ou petites, diffuses ou condensées, selon leur âge.

Les étoiles jeunes sont grandes et diffuses, telle Bételgueuse, dans la constellation de l'Orion. Elle pèse 1.000 fois moins que l'air et son volume égale 50 millions de fois celui de notre soleil, tandis que sa masse ne vaudrait que 35 fois celle de l'astre du jour. Dans quelques centaines de millions d'années, Bételgueuse sera égale à 35 fois la dimension de notre Soleil actuel.

A stade égal d'évolution, les étoiles, entre elles, varient, en moyenne, dans la proportion de 1 à 5 et leur vie autonome, depuis qu'elles se sont dégagées de leur primitive nébuleuse - le brouillard stellaire du grand Herschel - jusqu'à leur mort ou dissolution dans l'éther, ce prétendu vide entre les mondes - ne saurait dépasser 15 trillions d'années et ne doit généralement guère atteindre plus que quelques centaines de milliards d'années.

Dans cette hypothèse plausible, notre habitat terrestre vivrait, depuis sa sortie des entrailles ignées du Soleil jusqu'à son émiettement dans l'espace, à peine quelques milliards d'années terrestres.

Le monde Einsteinien, dans lequel on perd souvent pied, comme dans la trop profonde philosophie allemande, est, malgré ses apparences, un diminutif de l'Univers, parce que limité à une sphère dont le diamètre est de 300 millions et la périphérie de un milliard d'années de lumière. Ce monde serait composé d'un million de voies lactées analogues à la nôtre, dont le diamètre est de 220.000 années de lumière.

Il y aurait dans notre Voie lactée trois milliards de soleils et, dans l'Univers d'Einstein, avec ses 2 millions de voies lactées, quelques quatrillions d'étoiles composées d'un nombre d'atomes avec leurs électrons, ces systèmes solaires en miniature, s'inscrivant par près de cent chiffres - l'atome est à l'homme dans la proportion de l'homme au Soleil. - Néanmoins, l'univers d'Einstein est un diminutif de l'Univers parce que calculable.

Nier la pluralité infinie des mondes habités et dire, avec les astronomes à tendance spiritualiste de nos jours, que la vie consciente dans l'Univers serait une exception est un anthropomorphisme aussi grossier qu'était, jadis, l'affirmation enfantine que notre Terre était le centre de l'Univers et l'homme le roi d'une création inexistante parce que la matière, avec l'énergie qui lui est inhérente, est exempte de finalité, demeure éternelle, cause et effet en même temps.

Les quatrillions d'étoiles des voies lactées formant notre archipel, où nos îles stellaires qui émergent de l'éther sont toutes, d'après les révélations spectroscopiques, d'égalité constitutive et les « terres du ciel », nous font voir dans la planète géante Jupiter ce que notre Terre était dans un passé éloigné de quelques centaines de millions d'années, à l'époque de sa formation.

Avec Mars, nous avons l'image de ce que nous serons dans une dizaine de millions d'années, lorsque les océans se dessécheront et que l'atmosphère se sera raréfiée.

Avec la Lune, enfin, sans atmosphère et sans bruits, c'est le règne du silence et de la mort.

Les torches du ciel que sont les étoiles ou les soleils, deux expressions pour dire la même chose, inscrivent en lettres de feu pour celui qui sait les lire et comprendre leur langage : La Vie, si elle n'est pas nécessairement simultanée sur les mondes d'un même système solaire, est, a été et sera la parure de toutes les planètes qui peuplent l'éternité de l'Univers stellaire

- Frédéric STACKELBERG.