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SOLIDARISME (biocosmique)

Il n'y a pas d' « essence individuelle » ; tous les éléments dynamico-matériels de l'être humain sont puisés dans un fonds alimentant au même titre tous les êtres et toutes les choses, et auquel ils retournent après la dissociation des architectures éphémères, minérales, végétales, animales, où ils se sont trouvés engagés. Cette communauté de nature, d'origine et de destinée entraîne un corollaire important : chacune de ces associations d'éléments irréductibles dites à tort « individuelles », ne cesse pas un instant d'être en communication avec toutes les autres associations dynamico-matérielles, qui réagissent « ad infinitum » les unes sur les autres. La vie de chaque objet, de chaque être, est donc étroitement solidaire de la « Vie Universelle ». En outre, l'interdépendance des êtres de même espèce est absolument indiscutable, et c'est se boucher volontairement les yeux, que de se refuser à admettre les actions mutuelles des êtres humains.

Le plein développement de chacun n'est possible qu'au milieu du développement équivalent des autres. Le bonheur, l'intelligence, ne peuvent procéder de considérations égoïstes ; la sottise, l'injustice, la méchanceté, la souffrance ambiante ont leur retentissement inévitable sur chacun de nous. Et de même, solidaires aussi dans le bien, nous jouissons, directement ou indirectement, du rayonnement de beauté ou de bonté répandu dans la collectivité, même par nous-mêmes. L'homme est un foyer vers lequel comme autant de miroirs, les autres hommes réfléchissent le bien ou le mal qui en est irradié.

Impuissants donc à nous soustraire aux mille liens qui nous rattachent les uns aux autres et à la nature entière, il nous appartient de déterminer et de pratiquer consciemment les actes les plus propres à faire bénéficier notre être et les autres d'une harmonisation des activités et des modes transitoires d'existence dans le tout. C'est la diffusion de ces notions, l'étude systématique de ces actes, leur introduction progressive dans la vie humaine individuelle et collective que poursuit l'« Association internationale biocosmique », dont il a été question déjà dans cette encyclopédie.

Fondée par Félix Monier, l'auteur des Lettres sur la vie, secourue par des savants et des penseurs tels que les Herrera, les Zucca, les Albert Mary, l'A.I.B. s'attache à mettre en évidence - dans le dessein d'en tirer des attitudes conséquentes - la Solidarité qui unit étroitement, des infimes aux plus vastes et aux plus compliquées, toutes les portions de l'univers. Dégagée de toute religiosité, préoccupée d'observation et d'expérience, elle n'entend pas édifier un nouveau dogme et soustraire à toute révision les bases de son activité. Ses principes demeurent soumis au contrôle de telles découvertes ultérieures qui pourraient infirmer les multiples constatations déjà recueillies, lesquelles attestent qu'il existe, dans une vie générale aux caractères encore obscurs et souvent diversifiés, une parenté essentielle et des liens indestructibles entre tous les éléments du cosmos.

Une telle théorie, en même temps qu'elle situe l'homme à sa place modeste dans l'immensité animée, est de nature à faciliter l'établissement d'une organisation sociale où compte serait enfin tenu de cette interdépendance vitale, pour une balance à la fois rationnelle, scientifique et fraternelle des rapports humains.

- L.