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Encyclopédie anarchiste
« La pensée libertaire constitue l’espoir et la chance des derniers hommes libres » Camus
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Radio libertaire
Hugues Lenoir
Article mis en ligne le 1er février 2020

Radio libertaire (RL) est l’un moyen d’expression de la Fédération anarchiste francophone avec Le Monde libertaire. « La Voix sans maître » lança sur les ondes sa première émission le 1er septembre 1981. En 2021, l’aventures radiophoniques durait depuis 40 ans. Elle fut précédée chez les anarchistes par Radio Trottoir animé par le groupe de Toulon de la Fédération Anarchiste et Radio Alarme à Ris-Orangis.

A l’origine, Radio libertaire est à la base une volonté et une détermination militantes et fortes de quelques compagnons. Elle était essentiellement conçue comme « un outil de propagande et de formation anarchiste » . Elle est aussi vite devenue un médium de diffusion culturel alternatif et de « chanson française de qualité ». Rapidement après 1981, naîtront des émissions toujours teintées d’esprit libertaire sur le théâtre, le cinéma, la musique (classique, contemporaine, traditionnelle, etc.), la BD et d’autres plus politiques comme, la Mémoire sociale, les Chroniques syndicales, Ras les murs ou encore des émissions anticléricales, antimilitaristes et bien d’autres. RL accueille ainsi depuis sa création la CNT ou d’autres syndicats, le Libre Pensée, l’Union pacifiste, les espérantophones, la Ligue des droits de l’homme…

Les premières émissions eurent lieu dans la cave du groupe Louise Michel, puis rue André-Barsacq à Montmartre pour migrer quelques années plus tard dans un autre quartier parisien. Radio libertaire se verra attribuer 89.5 mégahertz puis 89.4 comme fréquence et autoriser à émettre sur Paris et la proche banlieue. Elle a adopté pour jingle, tradition oblige, Le temps des Cerises de Jean-Baptiste Clément. Elle acquiert une audience nationale et internationale en 2001 lors d’un accès électronique qui la rend audible sur internet.

Après quelques difficultés techniques et diverses escarmouches avec le ministère de la Communication et les autorités durant les années 1881-1982, RL sera mise en demeure de cesser d’émettre, faute d’autorisation accordée par l’Etat. Interdite, les locaux de Radio libertaire sont investis par la police « socialiste » qui détruit une grande partie du matériel technique le 28 août 1983. Après une grande manifestation et une large mobilisation des milieux libertaires, anarcho-syndicalistes de la CNT, militant-e-s de la FA, espérantiste de SAT-amikaro… et bien d’autres de la société civile, les émissions reprendront le 3 septembre à 19 heures malgré l’interdiction toujours en cours à partir du même local. Grâce à ces réactions le pouvoir socialiste reculera et accordera le 4 novembre une autorisation d’émettre à nouveau licitement. Après quelques nouvelles péripéties judiciaires RL s’installera définitivement sur 89,4 MHz. Une évidence, « la plus rebelle des radios » fonctionne sans publicité.

Radio libertaire est gérée annuellement par quatre secrétaires (Association DMC, technique, trésorerie, programmation) nommés dans les congrès de la FA. Les décisions stratégiques, comme la décision de faire de RL une radio fédérale sont elles aussi prises en congrès. Pour le fonctionnement quotidien et les questions techniques une assemblée générale des animateurs et animatrices est régulièrement réunie. Chaque équipe animant une émission fonctionne en autogestion tant du point de vue technique que discursif. Le tout dans le respect de l’éthique anarchiste. Radio libertaire repose sur des équipes militant-e-s, sans permanent salarié. Elle compte selon les périodes entre 100 et 150 personnes tant à la console qu’aux micros et plus de 80 émissions. Elle émet 24 heures sur 24, entre émissions en direct, rediffusions et bande musicale. Elle apparaît dans le monde radiophonique à la fois comme une radio militante et politique mais aussi comme un espace de paroles d’Education populaire.

De nombreux galas et fêtes de soutien à Radio libertaire émaillent ses quarante ans d’existence, de Bobino, à la salle Olympe de Gouges en passant par l’Olympia, l’Espace Balard et le Palais des sports où se sont produits de nombreux artistes amis.


Bibliographie

Peyraut Y., Radio libertaire, la voix sans maître, Éditions du Monde libertaire, Paris, 1991.

Collectif, La plus belle des radios c’est… Radio libertaire, Paris-Éditions du Monde libertaire,
Alternative libertaire-Bruxelles, 1998.

Collectif, Trente ans de radio libertaire, Éditions du Monde libertaire, Paris, 2012.

Hugues Lenoir


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