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Encyclopédie anarchiste
« La pensée libertaire constitue l’espoir et la chance des derniers hommes libres » Camus
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Municipalisme libertaire
Pierre Bance
Article mis en ligne le 19 novembre 2020

Le municipalisme libertaire est municipaliste parce qu’il fait de la commune la base de l’organisation d’une société fédérale, et libertaire parce que, rejetant toute domination, il implique que les décisions, administratives comme économiques, soient prises en dernier ressort par les citoyens de l’assemblée communale. Le municipalisme ne détruit ni l’État ni le capitalisme, il les marginalise, les rend inutiles.

L’idée municipaliste n’est pas neuve. Elle parcourt l’histoire des révoltes et révolutions depuis les temps les plus anciens. Sans remonter aux cités grecques ou aux franchises municipales du Moyen Âge, la Commune de Paris de 1871, les collectivités de l’Espagne libertaire de 1936, le Chiapas d’aujourd’hui sont les manifestations les plus éclairantes de sa vitalité mais aussi de sa diversité et de ses fragilités. Cette idée est liée à l’anarchisme, au point que, pour certains, elle en constitue l’unique voie de réalisation. Un temps oubliée, depuis les années 2010, elle suscite un nouvel intérêt, bien au-delà des milieux libertaires, par deux chemins buissonniers. Le premier part de l’Orient. C’est celui de la révolution kurde du Rojava. En adhérant à l’écologie et à la démocratie directe, en prononçant la primauté de la commune dans leur organisation fédérale, les peuples de la Syrie du Nord expérimentent l’utopie. Le deuxième

part de l’Occident. L’échec patent, pour ne pas dire pathétique, de l’écologie politique a conduit des écologistes à réfléchir aux formes d’organisation municipalistes et à inventer des modalités d’action alternatives, plus en adéquation avec le projet d’une société émancipée qui protège la nature. Ces deux chemins se croisent, non en un lieu magique, mais dans une œuvre, celle de Murray Bookchin.

Murray Bookchin

Murray Bookchin (1921-2006), ouvrier autodidacte du New Jersey qui deviendra professeur de théories sociales, se fera d’abord connaître, dans les débats de la gauche américaine, par son combat pour l’écologie, plus précisément pour une écologie sociale. Car pour lui, tout problème écologique à une cause sociale et le capitalisme est le cratère d’où sortent toutes les dominations. Dans les années 1960-1970, ce discours, par sa radicalité, tranchait avec les courants dominants de l’écologie : d’un côté, le retour à la nature de l’écologie profonde, les hippies par exemple ; de l’autre, la conquête du pouvoir, telle la prétention des Verts allemands. Pour autant, la proposition écologique de Bookchin manquait d’assise politique. Il imaginera alors le municipalisme libertaire pour la structurer dans un projet sociétal. Écologie sociale et municipalisme libertaire deviennent indissociables avec cette ambition de sauver la planète en vivant mieux.

Caractères de l’écologie sociale

Si les luttes écologiques menées sur une question locale, un thème précis ont leur utilité et leur efficacité, ce que Bookchin appelle l’environnementalisme n’emporte que des victoires ponctuelles, car toujours l’État et le capitalisme finissent par reprendre le dessus. Cette récupération engendre un effet pervers :

« L’environnementalisme ne remet pas en cause le postulat fondamental de la société actuelle, à savoir que la nature doit être dominée par l’homme ; au contraire il s’efforce de rendre cette idée plus aisément praticable en développant des moyens qui diminuent les risques encourus du fait de la destruction effrénée de l’environnement  [1]. »

Il fallait donc imaginer une écologie qui ne crée pas l’illusion que l’ordre social est capable de corriger ses propres abus. Ainsi naît dans l’esprit de Bookchin l’idée d’une écologie qui préserve durablement la nature et ses ressources, sans illusion naturaliste et sans compromission étatique. Il façonne sa théorie de l’écologie sociale entre 1960 et 1990, avec trois intentions :

‒ remplacer le capitalisme naturellement destructeur par une société débarrassée de la domination sous toutes ses formes, celle du patriarcat, de la hiérarchie, de l’argent, comme celle de l’État qui en est le garant ;

‒ mettre la technologie au service de l’homme ;

‒ décentraliser vers la commune, lieu de l’émancipation.

En finir avec le capitalisme

Empruntant à Pierre Kropotkine sans le cacher, Bookchin déclare, dès 1965, que « l’obligation faite à l’homme de dominer la nature découle directement de la domination de l’homme sur l’homme » et que « la mise en coupe réglée de la terre par le capital accompagne la mise en coupe réglée de l’esprit humain par le marché » [2]. En réponse à ce constat de rupture entre l’humanité et la nature, à l’inefficience de l’écologie profonde comme de l’écologie politique, il propose cette définition de l’écologie sociale :

« L’écologie sociale étend la question sociale bien au-delà du domaine limité de la justice, pour la situer dans le domaine illimité de la liberté ; elle transforme les conceptions dominatrices de la rationalité, de la science et de la technique en conceptions libertaires, et les visions de réforme sociale en visions de reconstruction radicale de la société [3]. »

La technologie au service de l’homme

Pour construire cette société, plutôt que de renoncer à la technologie, Bookchin convient de la mettre au service de l’homme. Ce serait une erreur, pense-t-il, de croire que la technologie asservie l’homme et est responsable des désordres écologiques alors que ces désordres proviennent de l’utilisation qu’en font le capitalisme et l’État. Parallèlement, il est tout aussi erroné de croire, comme l’élite écolo-technocratique, que la solution de tous les problèmes écologiques se trouve dans la science et la technique. L’écologie sociale propose de fonder l’action écologique sur la raison, le recours à une technologie à l’échelle humaine et la décroissance maîtrisée. La technologie, à condition qu’elle repose sur les sources locales d’énergie, qu’elle ne soit ni polluante, ni aliénante, sera un recours pour que chacun, dans une société éthique et responsable, dispose de moyens normaux d’existence, étant entendu que le normal en société communiste n’est pas le normal d’une société de consommation et de gaspillage.

Ainsi, progressivement, une utilisation intelligente de la technologie permettra de libérer chacun de l’insécurité matérielle, de limiter le temps et la pénibilité du travail. Sécurité et temps qui permettront, en premier, de participer aux instances politiques de la commune.

Décentraliser la décision

Car c’est bien à partir de l’assemblée communale que doit être développée l’écologie. Le gigantisme nourri par l’avidité de la société capitaliste, qu’il soit agricole, industriel ou urbain, développe et conforte la domination des riches sur les pauvres, des politiciens sur les citoyens. Il écarte les individus de la décision. Au contraire, la décentralisation, par la constitution de communautés territoriales à taille humaine, permettra à des citoyens, conscients et responsables, de participer à la vie politique pour maintenir un équilibre entre la préservation de l’environnement et leur bien-être. Les besoins et conditions de la production seront pensés en priorité à partir de petits territoires pour développer une agriculture raisonnée, une industrie propre. La mise en œuvre se fera par des coopératives autogérées exécutant les prescriptions de l’assemblée populaire [4].

Cependant, Bookchin n’est pas un rêveur bucolique. Il recherche une société écologiquement saine, adaptée aux réalités démographiques. On ne pourra pas se passer d’une agriculture mécanisée pour nourrir les terriens ; on ne fera pas l’économie d’une industrie de taille significative pour certaines productions lourdes ou la réalisation d’infrastructures complexes. Ainsi comprend-on qu’il faudra concilier une forme d’autarcie raisonnable et souhaitable sur le plan local avec une inévitable fédération régulant la production fédérale et une répartition équitable.

Cette esquisse de société conduit Bookchin à prolonger sa réflexion en donnant un corps politique à l’idée d’écologie sociale, capable de changer l’état d’esprit attaché à la propriété privée et à la consommation. Ce sera le municipalisme libertaire.

Le municipalisme libertaire, un mouvement, une stratégie

Selon son inventeur, « le municipalisme libertaire est à la fois un objectif historique et un moyen cohérent pour arriver à la “commune des communes” révolutionnaire [5] ». Quel est cet objectif ? Quelle est la stratégie pour y parvenir ?

De l’assemblée communale à la commune des communes

La commune est le lieu démocratique de la délibération, la seule qui puisse préserver l’écosystème. Composée des habitants d’un village, d’une ville, d’un quartier, elle décide en assemblée générale de toutes les questions qui relèvent de sa compétence mais se prononce aussi sur celles qui concernent une collectivité plus large dont elle est partie, qu’il s’agisse de la région ou d’une fédération de régions. Socle de la démocratie directe, l’assemblée populaire met elle-même en œuvre les décisions qu’elle prend : elle est à la fois organe législatif et exécutif. Elle ne s’en remet pas à un gouvernement mais à des délégués. Impérativement mandatés, révocables à tout moment, responsables devant elle, ils exercent une tâche communale ou fédérale, déterminée dans l’objet et dans le temps. Chaque citoyen participe à la décision et est susceptible d’être commissionné pour la mettre en œuvre.

Il ne s’agit pas de transformer la commune en tribu autarcique et hostile aux autres tribus. La commune bien qu’autonome, n’a de chance de survie que comprise dans un réseau solidaire avec les autres communes, pour leur commun intérêt. Le fédéralisme est inhérent au municipalisme libertaire. Des assemblées cantonales, régionales, fédérales ou ad hoc, composées de délégués mandatés par les communes, feront des propositions pour organiser les projets collectifs ou régler les différends dans un esprit de consensus. Leurs décisions retourneront devant les assemblées communales pour ratification. Des procédures envisageront les conséquences ou la solution d’un refus d’une ou plusieurs communes d’appliquer une décision de niveau supérieur. Mais Bookchin ne s’engage pas dans une description du fédéralisme comme l’a fait Proudhon. À le lire, on a l’impression que sa confédération est plus un moment de rencontre pour régler les questions communes, qu’une association permanente structurant les différents échelons de la fédération par des procédures et des institutions. Il évacue la question par des formules radicales mais peu opérationnelles : « Le pouvoir populaire ne peut se déléguer sans se détruire » ou « quiconque prétend parler au nom des gens n’est pas les gens  [6] ». En bon activiste, il préfère s’intéresser aux moyens d’action pour parvenir à la réalisation de son projet.

Une patiente stratégie qui rend inutile l’État et efface le capitalisme

Par un processus qui pourrait faire penser au syndicalisme révolutionnaire ou au gradualisme d’Errico Malatesta, Bookchin écarte l’idée de grand soir, d’un soulèvement qui renverse le pouvoir. Il propose au contraire la construction patiente non d’une organisation, mais d’une société politique parallèle qui va tenter de se passer de l’État pour progressivement s’y substituer. En même temps, la production agricole, industrielle, énergétique, des transports ou des services, autogérée et fédérée par branche, va déposséder le capitalisme.

Pour mener cette révolution rampante, la première condition est l’existence d’« un véritable mouvement, et non de cas isolés où les membres d’une seule communauté prendraient le contrôle de leur municipalité et la restructureraient sur la base d’assemblée de quartier [7] ». Ce mouvement n’existera que par la volonté de citoyens prêts à s’unir pour défendre l’intérêt général, au premier chef l’urgence écologique.

L’assemblée communale interclassiste ainsi constituée sera d’abord revendicative pour une meilleure administration locale. Puis, au fur et à mesure de son développement, deviendra un contre-pouvoir parallèle au conseil municipal légal qui obligera celui-ci à prendre des mesures sociales, écologiques, économiques… au-delà de son programme politique. Si bien qu’il sera contraint de partager le pouvoir et finira par l’abdiquer, marginalisé par l’assemblée populaire. Les municipalistes n’écartent pas la participation aux élections locales dans le but de prendre le contrôle du conseil municipal ou, tout au moins, d’y constituer une force d’opposition en mesure de venir en appui de l’assemblée populaire. Précisions que la voie électorale n’est qu’un outil et ne se justifie que par les circonstances locales et si le mouvement est fort.

Quand les communes autonomes couvriront tout un territoire, constitueront « un pouvoir populaire suffisamment étendu pour être capable finalement de renverser l’État », ce dernier ou les collectivités territoriales le composant n’auront pas plus de raison d’être que le conseil municipal légal et seront remplacés « par une société communiste libertaire  [8] ». Dans une première analyse, Bookchin considéra qu’une fois l’État suffisamment affaibli, la mise en place du municipalisme libertaire se fera naturellement, sans dommage. Par la suite, il admettra que la rupture révolutionnaire nécessitera une ultime confrontation plus ou moins violente, laquelle pose la question de la constitution préalable d’une milice communale en mesure de protéger et d’imposer le pouvoir populaire. Question qui fait débat.

Comment fonctionneront les institutions postrévolutionnaires ? Les administrations populaires locales et fédérales du mouvement révolutionnaire se substitueront aux institutions étatiques. Mais encore ? Au-delà du mandatement impératif des délégués révocables, Bookchin s’étend peu sur les procédures de la démocratie directe et les organes du fédéralisme, sur le droit civil, le droit public ou sur le système judiciaire, comme s’il préférait laisser aux communes fédérées le soin de mettre en place ou d’adapter les mécanismes administratifs et juridiques qui assureront le respect de la charte communale et fédérale, le fonctionnement et la durabilité de la société nouvelle. Une position conforme à l’esprit d’autonomie mais non sans risque de récupération politicienne, fatalement accompagnée d’une résurgence de l’État.

Aujourd’hui, dans des groupes anarchistes ou des cercles écologiques, le municipalisme libertaire est présenté comme une alternative à la démocratie représentative ou à l’insurrectionnalisme. Comment en est-on arrivé à ce réexamen ? Annonce-t-il un mouvement en gestation ou une simple référence pour un projet assez éloigné de l’ambition de Bookchin ?


Le retour du municipalisme libertaire

L’importance du Rojava dans la renaissance du municipalisme libertaire n’est pas discutée. Toutefois, elle ne repose pas directement sur cette révolution kurde. Même si le Contrat social de la Fédération démocratique de la Syrie du Nord se revendique de la commune, de la démocratie directe et du fédéralisme, même s’il n’ignore pas la préoccupation écologique, il reste éloigné du municipalisme libertaire. C’est par un lointain détour que le Rojava joue un rôle qui n’a pas grand-chose à voir avec les espoirs qu’il suscite. Les autorités kurdes, comme les activistes, pour marquer leur révolution, font référence au confédéralisme démocratique, théorie d‘Abdullah Öcalan, leader de Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Or, Öcalan dit que Bookchin fut l’un de ses inspirateurs, qu’il en fut même l’élève. En effet, le confédéralisme démocratique possède des points communs avec les propositions du théoricien américain, notamment la commune autonome comme noyau de la société et le fédéralisme comme mode d’organisation de cette société avec, à l’occasion, une référence à l’écologie. Mais, au Rojava, le contexte géopolitique conduit au constat que pas plus le municipalisme libertaire que le confédéralisme démocratique ne sont à l’œuvre. Ils restent largement des références théoriques, des potentialités alimentant la rhétorique révolutionnaire. L’Administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est préfère parler de « nation démocratique », de « troisième voie », comme pour signifier qu’on n’y est pas encore. Seulement, et seulement pour cela, cette allusion d’Öcalan à Bookchin a conduit les anarchistes à se repencher sur les travaux du second dont, en 1976, ils avaient mal accueilli la première publication en français et négligé son contenu, à cause de la question électorale qui heurtait leur dogmatisme.

Au-delà, les écologistes sociaux qui, pour la plupart, ignoraient l’existence de Bookchin, trouvent enfin dans son œuvre une assise doctrinale pour s’opposer à l’écologie politicienne. Œuvre qui éveille aussi l’attention de quelques démocrates en recherche d’une démocratie alternative et responsable. Ces écologistes municipalistes comme ces réformateurs du parlementarisme s’approprient de manière sélective les travaux de Bookchin, pour revitaliser une démocratie représentative à bout de souffle.

À ce propos, il convient de distinguer le municipalisme participatif du municipalisme libertaire, si bien que les adeptes de ce dernier préfèrent parler de communalisme, de communalisme libertaire ou de municipalisme confédéral. Le municipalisme participatif, au même titre que l’environnementalisme, consiste à s’insérer dans le jeu politique municipal pour y faire entendre la voix des citoyens, voire de prendre le contrôle de la municipalité dans le même but. Mais avec cette différence fondamentale par rapport au municipalisme libertaire, de ne pas avancer un projet politique de société sans État, ni même d’une société avec un État restreint. En France, les élections municipales de 2020 ont montré les limites de cette ambition. Elles ont aussi rappelé, pour les quelques listes se revendiquant du municipalisme libertaire que, comme le préconise Bookchin, la voie électorale doit être utilisée au moment opportun. Ce n’était manifestement pas le cas [9].

Les ZAD, les alternatives à la société capitaliste qui fleurissent partout, en tout domaine, amorcent-elles ce mouvement préalable au municipalisme libertaire ? Pas encore. On a pu croire aussi que les Gilets jaunes et leur occupation des ronds-points en constituaient une approche. Finalement, la variété des motivations au sein des groupes et entre les groupes, des situations locales comme l’absence d’un projet politique fédérateur brouille l’analyse des uns, déçoit l’espérance des autres, empêche d’aller plus loin qu’un espoir, plus loin qu’une impression.

Le mouvement municipaliste libertaire ne naîtra pas spontanément. Il ne peut pas non plus être plaqué sur une situation conjoncturelle [10]. Par sa nature même, il ne peut résulter et être opérationnel que préparé par un patient travail d’information et de formation de la population. Bookchin ne dit d’ailleurs pas autre chose lui qui, de son vivant, a pu constater que son projet n’avait pas de prise significative en Amérique du Nord. C’est pourquoi en France, en l’absence d’un mouvement qui s’afficherait ouvertement municipaliste libertaire et constituerait les premières communes, l’Institut d’écologie sociale et de communalisme, créé en 2020, se présente comme une initiative pour assurer ce travail préparatoire et inévitable de diffusion de l’idée d’auto-organisation. Mais sa tâche est colossale et son succès n’est pas garanti [11]. La situation ne se présente pas sous de meilleurs auspices ailleurs dans le monde, même aux États-Unis, patrie de Bookchin.

Pour conclure sur un projet au long cours

Le municipalisme libertaire est une variante de l’anarchisme. Il en reprend les grands principes : autonomie communale, démocratie directe et fédéralisme. Il en retient également une stratégie, celle de la construction progressive d’une potentialité révolutionnaire au niveau local et fédéral pour se mettre en capacité de se substituer à l’ordre ancien, le moment venu. Le génie de Murray Bookchin aura été d’avoir revigoré l’anarchisme en l’inscrivant dans les préoccupations contemporaines, notamment en liant étroitement communalisme et écologie. L’intérêt actuel que suscite le municipalisme libertaire, dans et au-delà du mouvement anarchiste, montre que Murray Bookchin fut un précurseur. Sa théorie aura attendu quelques années avant d’être considérée. Combien d’années attendra-t-elle pour être comprise par le plus grand nombre ?

Pierre Bance