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Encyclopédie anarchiste
« La pensée libertaire constitue l’espoir et la chance des derniers hommes libres » Camus
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Article mis en ligne le 12 juillet 2021
dernière modification le 15 août 2021

Dans les années cinquante et soixante du XXe siècle évidemment. Les relations entre anarchisme et littérature au XIXe siècle ont été sérieusement étudiées (dans la thèse, par exemple, de Caroline Granier ou l’essai de Vittorio Frigerio qui pousse jusqu’à 1930) mais personne ne s’est attaqué dans le détail à la suite. On peut se reporter néanmoins à l’Histoire de la littérature libertaire (1990) de Thierry Maricourt, qui prend en compte des écrivains plus récents, et qui est lui-même auteur de romans, de poésies et d’essais.

Les notes qui suivent concernent surtout les années 1950, où la culture du milieu libertaire était marquée par sa connexion avec une partie de la vie littéraire. La productivité théorique dans ces années n’était vraiment pas très intense, l’université ignorait complètement l’anarchisme, mais on lisait et occasionnellement on fréquentait des écrivains connus qui étaient considérés ou se considéraient comme libertaires, sans pour autant être des militants adhérents à l’un ou l’autre groupement anarchiste. Mais leurs œuvres étaient recensées dans la presse anarchiste, et il leur arrivait d’y collaborer. Quand des relations directes existaient, elles pouvaient passer par des chanteurs ou ces « chansonniers » qui avaient encore leur public dans divers cabarets. Des liens se faisaient également par l’intermédiaire d’un journal comme Le Canard enchaîné.

Des contacts se maintenaient aussi avec le milieu de cinéma, par des scénaristes et dialoguistes comme Henri Jeanson (qui avait collaboré avec bon nombre de réalisateurs importants) ou Louis Chavance qui écrivait parfois dans le Monde libertaire.

Le début des années 50 était marqué aussi par la prise de contact tardive avec le groupe surréaliste, piloté toujours par André Breton. D’octobre 1951 à janvier 1953, les surréalistes publièrent près d’une trentaine de « billets surréalistes » dans Le Libertaire hebdomadaire.

Une librairie comme « le Château des brouillards » de Maurice Joyeux, sur les hauteurs de Montmartre, était un lieu de rencontre. Et Joyeux lui-même entretenait une chronique de critique littéraire régulière dans le Monde libertaire.

On trouvait aussi, dans ces années années-là, chez les bouquinistes des quais de la Seine à Paris, les éditions anciennes, d’avant-guerre, des auteurs en question, des revues surréalistes, les classiques de l’anarchisme. Michel Ragon a été de ces bouquinistes.

Il faudrait sans doute dans ces notes faire un partage entre la vie littéraire et artistique qui prolongeait les courants de l’avant-guerre et l’apport plus récent provenant d’auteurs plus jeunes. La chronologie des uns et des autres peut faire un partage approximatif.

Aucune discrimination n’est faite en fonction du genre (roman "classique" , polar, science-fiction). On remarquera que le panorama se limite à la France, avec de brèves excursions en Suisse et en Belgique.

Ces notes, de toute manière, sont des notes de travail lacunaires, saisies et livrées au fur et à mesure, sans ambition d’exhaustivité. Ce sont des pistes à suivre selon les intérêts de chacun(e). Elles indiquent des liens plutôt que de recopier des textes qui se trouvent ailleurs dans la toile. Elles sont surtout inspirées par le sentiment que la mémoire anar aurait besoin d’être nourrie et stimulée.

On s’intéressera donc aussi, dans une autre rubrique, aux auteurs "spécifiques" de la mouvance, aux auteurs-militants, qu’ils aient publié des livres (c’était rare en ce temps-là), des brochures (plus fréquentes et plus habituelles qu’aujourd’hui où la "propagande" passe sur la toile) ou qu’ils aient collaboré régulièrement à des journaux et revues.

Et ces pages ne devraient pas cesser de bouger, pour recueillir des informations nouvelles, des compléments et des rectifications.