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Encyclopédie anarchiste
« La pensée libertaire constitue l’espoir et la chance des derniers hommes libres » Camus
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Article mis en ligne le 4 juillet 2022
dernière modification le 25 juin 2022

Eliade, Mircea : (1907-1986) : historien des religions, philosophe et romancier roumain. S’il prétendit devenir « apolitique » après-guerre, il maintint des liens très concrets avec l’extrême droite, puisqu’il fit partie du comité de patronage de Nouvelle Ecole, revue du GRECE, aux côtés de fascistes comme Jean Mabire et Roland Gaucher et d’intellectuels réactionnaires comme Louis Pauwels, fondateur en 1978 du Figaro-Magazine (arme de combat de la Nouvelle Droite) et son rédacteur en chef jusqu’en 1993. Les livres d’Eliade sont massivement diffusés aujourd’hui dans des collections de poche, sans aucune mention de son passé politique ni aucune préface critique quant aux aspects réactionnaires de sa pensée.

élites côtières : ce terme désigne les personnes jouissant d’une instruction universitaire et appartenant à des professions qualifiées (universitaires, professions libérales, universitaires, cadres supérieurs, etc.) vivant principalement dans des villes situées sur les côtes ouest ou nord-est des États-Unis, qui ont des opinions politiques « libérales » (démocrates, progressistes). Elles ont la réputation de bénéficier d’avantages et de privilèges dont ne bénéficient pas la plupart des Américains dits « ordinaires ».

« Empire du néant »  : expression utilisée par Jack Donovan*, pour dénoncer la mondialisation qui éradique les différences et les distinctions entre les habitants de la planète – « races », tribus, sociétés, cultures –, ainsi que les rituels et les symboles qui les distinguent. Pour lui, les agents de cet « Empire du néant » sont pêle-mêle, les terroristes islamistes, les antiracistes violents mais aussi les partisans de la « justice sociale » qui comptent sur la violence de l’Etat interventionniste et sont donc des types peureux, des « flocons de neige » (snowflakes).

« Enoch », Michael Peinovitch  [1] (1977-) : après avoir été successivement ou en même temps libertarien, paléoconservateur et anarchocapitaliste, cet ingénieur hostile à l’armée et aux guerres a adopté les idées du nationalisme blanc et a exprimé de plus en plus son racisme contre les Afro-Américains qu’il appelle péjorativement les « dindus » (sous-entendu I did’nt do nothing, « Je n’ai rien fait », qu’on pourrait traduire par les « cépamoi, m’sieu »). Il a également créé le mème antisémite qui consiste à entourer les noms de personnes ou d’institutions juives avec des parenthèses : ((( ))). Il a créé en 2012 un blog (The Right Stuff*) et est devenu co-animateur de Daily Shoah*. Il voyage régulièrement aux Etats-Unis et à l’étranger pour participer à des réunions publiques et diffuser son venin raciste.

ethnopluralisme (ou ethnodifférencialisme) : concept utilisé par l’extrême droite pour justifier la séparation et la ségrégation des prétendues « races ». La version cool et apparemment inoffensive de cette idéologie pourrait se résumer en ces termes : « Chaque peuple doit vivre et s’épanouir chez lui, dans son environnement naturel. » La référence positive au « pluralisme » fonctionne comme un paravent des visions politiques autoritaires et totalitaires, exactement comme la défense de la « liberté d’expression » par les néofascistes et populistes d’extrême droite actuels. D’ailleurs, l’apartheid sud-africain reposait lui aussi sur un prétendu « pluralisme racial » sacralisant (et en réalité hiérarchisant) les identités dites « ethniques ». Chez les suprémacistes ou les nationalistes blancs anglosaxons, la tendance dure défend ouvertement la supériorité de la prétendue « race blanche » ; dénonce « l’ethnocide » dont seraient victimes les « Blancs » et le « chaos ethnique » créé par le métissage et la mondialisation ; les plus fascistes d’entre eux rejettent également la « civilisation occidentale » pour son universalisme, son individualisme et son égalitarisme. La tendance molle (et surtout hypocrite) de l’ethnopluralisme (celle influencée notamment par la Nouvelle Droite européenne) prétend ne défendre aucune hiérarchie entre les cultures, les respecter toutes, mais en répandant le mythe et la peur du « grand remplacement », de l’islamisation de l’Europe, de « l’invasion » du Nord par le Sud, etc.

Evola, Julius (1898-1974) : philosophe italien, élitiste, fasciste, raciste et antisémite peu courageux puisque, lorsqu’il fut traîné devant la justice italienne pour ses accointances fascistes ou ses propos antisémites, il botta toujours en touche, ou fit référence à Platon, Bismarck et Dante ! En France, ses livres les plus politiques sont diffusés par des maisons d’extrême droite, alors que ceux sur les religions et l’ésotérisme sont publiés par de grandes maisons d’édition. Une division du travail fort commode pour dissimuler ses positions ultraréactionnaires.