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Encyclopédie anarchiste
« La pensée libertaire constitue l’espoir et la chance des derniers hommes libres » Camus
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Article mis en ligne le 4 juillet 2022
dernière modification le 25 juin 2022

Gamergate [1] : campagne menée sous la bannière du hashag #gamergate, à partir de 2014, contre des journalistes féministes et développeuses de jeux vidéo, et plus globalement contre toutes les femmes. Les « Gamegaters » ont diffusé d’innombrables calomnies et fausses nouvelles pour discréditer leurs cibles féminines en employant diverses techniques devenues classiques : diffusion de l’adresse, du numéro de téléphone et de photos personnelles ; piratage des comptes sur les réseaux sociaux ; harcèlement étendu à la famille de la cible ; menaces contre tout événement public auquel participe la personne visée ; faux appels au SWAT (équivalent de la BRI). Les participants à cette campagne ont incité, de façon systématique et coordonnée, à harceler plusieurs femmes par le biais de réseaux d’échanges d’images et de forums ou de sites comme 4chan*, 8chan* et Reddit*, qui protègent l’anonymat des participants, mais aussi sur Twitter, suggestions qui ont abouti à la propagation de très nombreuses menaces de viol et de mort. Toutes ces activités ont été menées au nom de la défense de l’éthique (des journalistes) et de la liberté d’expression, mais aussi de la critique du politiquement correct et du multiculturalisme. L’industrie du jeu en a évidemment profité pour redorer son image et introduire plus de « diversité » dans son business. Quant à Milo Yiannopoulos*, il s’est fait connaître dans le cadre de cette polémique par ses nombreuses remarques misogynes. On considère généralement que le Gamergate a joué un rôle dans la création de l’alt-right* et de l’alt-light*, dont les partisans sont surtout des jeunes imprégnés par la culture des jeux vidéo et tout à fait disposés à participer activement aux formes ludiques, « drôles », des guerres culturelles menées par la droite et l’extrême droite.

Gibson, Joey [2]  : agent immobilier, et coach d’une équipe de football, fondateur des Patriot Prayers*, il entretient des liens étroits et amicaux avec le chef de l’équipe d’intervention rapide de la police de Portland, équipe spécialisée dans la surveillance des manifestations à risque ; ardent supporter de Trump, il a organisé plusieurs événements pour défendre le président-magnat de l’immobilier et surtout de nombreuses confrontations physiques avec des groupes antifascistes ou antiracistes. Il prétend que son groupe n’est pas raciste puisqu’il compte plusieurs membres afro-américains et latinos.

Green Anarchist  : magazine créé en 1984 dans la foulée de la campagne Stop the City [3], « contre la guerre, l’oppression et la destruction », campagne antinucléaire, contre « la finance », pacifiste, féministe, en faveur des droits des animaux et qui annonce le mouvement altermondialiste des années 1990. Les principaux fondateurs, de tendance pacifiste, quittent rapidement le magazine en raison de divergences avec Richard Hunt* qui connaîtra une évolution de plus en plus droitière, puisqu’il ira jusqu’à défendre l’intervention britannique en 1991, durant la première guerre du Golfe suite à l’invasion du Koweit par l’Irak, et vantera les vertus du patriotisme. La même année, Hunt part du magazine pour fonder une autre publication Alternative Green et défendre une ligne de plus en plus national-anarchiste*.

Griffin, Nick (1959-) : militant du National Front dès son adolescence, il grimpe dans la hiérarchie de ce groupe d’extrême droite qu’il quitte en 1989 pour rejoindre le British National Party en 1995. Exclu du BNP en 2014, il devient, l’année suivante, vice-président de l’Alliance and Freedom Party, parti européen néofasciste, qui cherche à rassembler plusieurs partis européens nationalistes ou néofascistes. Le programme de l’AFP cache bien son jeu puisqu’il proclame que « la riche diversité ethnique et culturelle de l’humanité est un grand trésor qui doit être préservé des tendances homogénéisantes du mondialisme, des dogmes politiques et du “monde rétréci” de la technologie » et cherche « à trouver une voie constructive entre les deux maux que sont le racisme négatif et le consumérisme sans racines, et à développer des moyens de protéger et de célébrer la diversité qui constitue la pierre angulaire de l’identité humaine ». A part l’allusion au racisme négatif (?), qui suppose donc l’existence d’un racisme « positif », un lecteur non averti aurait du mal à deviner qu’il s’agit d’un groupe d’extrême droite. Sans surprise, Griffin soutient le régime sanguinaire de Bachar Al-Assad et considère que la guerre en Ukraine a été déclenchée par... l’OTAN !