Bandeau
Encyclopédie anarchiste
« La pensée libertaire constitue l’espoir et la chance des derniers hommes libres » Camus
Descriptif du site
Louis Mercier (1914 - 1977)
Article mis en ligne le 15 août 2021

Louis Mercier (ou Mercier-Vega), de son vrai nom Charles Cortvrint, né le 6 mai 1914 à Bruxelles et mort le 20 novembre 1977 à Collioure (Pyrénées-Orientales), est un militant libertaire et syndicaliste.

Dès ses 16 ans, il est actif dans le mouvement anarchiste belge. Il participe notamment au Réveil syndicaliste édité par les Groupes d’action syndicaliste et animé par Jean De Boë, Nicolas Lazarevitch et Ida Mett.

Insoumis au service militaire en Belgique, il s’installe à Paris où il adhère à l’Union anarchiste.

En août 1936, il s’engage dans la centurie Sébastien Faure de la Colonne Durruti (CNT-AIT) et combat les franquistes sur le front d’Aragon. Il revient ensuite en France et lance une vaste campagne d’information en solidarité avec l’Espagne républicaine

Activement recherché par les services de police, fin 1939, et après avoir tenté de partir de Marseille, il parvient par des réseaux militants à remonter jusqu’à Bruxelles où il est hébergé par Hem Day. Il embarque finalement à Anvers pour l’Argentine.

Il séjourne au Chili, puis gagne l’Afrique, où à Brazzaville, il s’engage, en juin 1942, comme volontaire dans les Forces françaises libres. En décembre 1942, il se trouve à Beyrouth où il est détaché au service information de la France libre d’avril à octobre 1945.

Démobilisé en octobre 1945, il travaille comme rédacteur au Dauphiné libéré à Grenoble.

Entre 1946 et 1950, il contribue régulièrement au Libertaire sous les peudonymes de Damashki et Santiago Parane.

De 1953 à 1968 il collabore à la revue Preuves, publiée par le Congrès pour la liberté de la culture. En 1958, il crée la Commission internationale de liaison ouvrière, un réseau de libertaires et de syndicalistes révolutionnaires.

Il participe à la création de plusieurs revues comme Révision (1938), Aportes (1966-1972), Interrogations (1974-1979) qui se définit comme « une revue plus modeste qui répond à une grande ambition : étudier et analyser les problèmes de la société d’aujourd’hui suivant des critères libertaires ; aller plus loin parce que nous sommes au-delà de la simple réédition de nos classiques. Avoir et transmettre une information en marge des agences de propagande et du conformisme. Suivre et exploiter les expériences à caractère anarchiste dans le monde. Abandonner le terrain facile des certitudes et semer l’inquiétude puisque nous considérons les militants comme des adultes et que, de plus, nous respectons nos lecteurs. »

Il est l’auteur de nombreux ouvrages.

À la suite de la mort, en 1973, de sa compagne Eliane Casserini, il se suicide le 20 novembre 1977.

Œuvres (parmi d’autres) :

Les anarchistes face à la technocratie, sous le pseudonyme S. Parane, Éditions du Libertaire, 1948.

Pourquoi et comment se bat la Hongrie ouvrière
, Union des syndicalistes, 1956.

Présence du syndicalisme libertaire, préface de Roger Hagnauer, Union des syndicalistes et de la Commission internationale de liaison ouvrière, 1960.

Mécanismes du pouvoir en Amérique latine
, Éditions universitaires, 1967.

Techníque du contre-État : les guérillas en Amérique du Sud
, P. Belfond, 1968.

L’Increvable anarchisme, Union générale d’éditions, 10-18 n°474, réédité aux Éditions Analis en 1988.

Autopsie de Péron : le bilan du péronisme, Liège, Duculot, 1974.

La Révolution par l’État : une nouvelle classe dirigeante en Amérique latine, Payot, 1978.

La chevauchée anonyme, [suivi de] Une attitude internationaliste devant la guerre : 1939-1941, Agone, Marseille, 2006.

Sur Louis Mercier (entre autres) :

Présence de Louis Mercier, par David Berry, Amedeo Bertolo, Sylvain Boulouque, Phil Casoar, Marianne Enckell, Charles Jacquier,
Atelier de création libertaire, 1999.

Louis Mercier, A contretemps n° 8, juin 2002.

Biographie