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Encyclopédie anarchiste
« La pensée libertaire constitue l’espoir et la chance des derniers hommes libres » Camus
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Article mis en ligne le 4 juillet 2022
dernière modification le 25 juin 2022

Baked Alaska (Anthime Gionet) : agitateur raciste, suprémaciste blanc et antisémite de l’alt-right, il est né en 1987 ou 1988. Ex-militant de gauche, favorable à Black Lives Matter, il vire trumpiste en 2016. Il joue un rôle important dans la manifestation fasciste Unite the Right, à Charlottesville, en août 2017. Et participe évidemment à l’attaque contre le Capitile le 6 janvier 2021 qu’il relaie en vidéo sur les réseaux sociaux. S’est retrouvé au centre de plusieurs confrontations musclées, et filmées par ses soins, aussi bien avec des employés municipaux portant le masque durant l’épidémie de la COVID qu’avec des manifestants antiracistes ou des Juifs célébrant Hanouca.

Bannon, Steve [1] (1953-) : après avoir passé quelques années dans la marine, il se lance dans les affaires et crée notamment la société BreitBart News. Il joue un rôle clé dans la campagne présidentielle de Trump. Hostile à l’intervention de l’Etat et aux effets de la mondialisation, donc évidemment à l’immigration, il veut « former un réseau de petits groupes composés d’une élite éclairée, cultivée, déterminée, influente. Ce réseau agira, ensuite, sur les masses à partir de relais issus du monde de la culture, de la politique, de la religion ou des médias [2] ». Il accorde une grande importance aux traditions de l’Église catholique (messe en latin) qu’il croit capables de redonner des forces à l’Occident en déclin.

Bay Area National Anarchist Movement (BANA) : hostiles aux homosexuels et à l’existence d’Israël, ils envisagent une guerre raciale qui aboutira à la création d’enclaves néotribales, peuplées uniquement de Blancs et qu’ils appellent des « zones nationales autonomes ». Partisans de l’écologie radicale et d’un tribalisme mystique, ils regrouperaient environ deux cents personnes aux Etats-Unis.

Bilderberg, Club : réunion annuelle confidentielle, inaugurée en 1954, rassemblant 130 hommes d’affaires, journalistes, politiciens et diplomates originaires de différents pays, et qui est l’objet de tous les fantasmes complotistes, de l’extrême droite à l’extrême gauche.

biorégionalisme [3] : en France, le GRECE, Alain de Benoist et plusieurs idéologues d’extrême droite se sont aussi intéressés à cette notion, même si ses partisans de gauche nient toute convergence possible. Selon Alexander Baretich, ex-militant d’Occupy à Portland et professeur de géographie humaine, « Les biorégions sont définies par les bassins versants (systèmes de drainage des rivières), les cycles de l’eau et souvent la biodiversité qu’elles abritent. Biorégion signifie littéralement “lieu de vie” [...]. Contrairement aux États-nations, les biorégions sont définies par des processus naturels [4]. »

Si l’on en croit Baretich, le mouvement en faveur de Cascadia*, dont il fait partie et a conçu l’un des drapeaux, serait anticapitaliste... mais son langage est très fumeux : « Le biorégionalisme vise la décolonisation de la carte (cartographie) et la libération de la Terre vivante. Le biorégionalisme consiste à réhabiter et à s’enraciner dans la terre et les communautés dynamiques que sont les biorégions. Il s’agit de passer d’une vision du monde dominatrice (pouvoir sur l’“autre”) à une vision du monde qui adopte une approche holistique. » Et ses propositions politiques concrètes de ce militant « radical » sont extrêmement limitées puisqu’il conseille dans l’immédiat aux gens de « faire pousser de la nourriture » pour avoir assez à manger et « bien vivre dans leur communauté » en harmonie avec la nature !!!

Birther : selon le dictionnaire Oxford, « personne qui souscrit à (ou promeut) la croyance erronée selon laquelle l’ancien président américain Barack Obama serait né en dehors des États-Unis et ne serait donc pas éligible à la présidence en vertu des dispositions de la Constitution américaine ». Ce bobard fut lancé par un journaliste qui affirma en 2004, lors des élections sénatoriales, que non seulement Obama n’était pas né à Hawaii mais qu’en plus il aurait été clandestinement musulman ! Le mensonge fut repris par quelques partisans d’Hillary Clinton en 2008, par l’avocat de Trump en 2010, puis par Trump lui-même en 2011. Trump exigea que Obama produise son acte de naissance et prétendit ensuite que le document présenté était un faux, qu’un fonctionnaire de l’état civil de Hawaii était mort dans des conditions suspectes et incita des hackers à vérifier dans les archives de l’université si l’acte de naissance y figurait bien ! Les responsables républicains cessèrent leur campagne à la fin de 2016, mais plusieurs sondages montrent qu’un tiers des Américains croient encore à la rumeur.

Bokhari, Allum : selon son auto-présentation, ce journaliste de Breitbart News se serait rendu célèbre, en 2018, en rendant public l’enregistrement de propos hostiles à Trump tenus par les principaux dirigeants de Google suite à son élection ; en publiant un document interne de Google préconisant de « censurer » les individus ou les groupes qui sèment la haine sur Facebook, et en dévoilant des « listes noires » établies par YouTube. Tout cela lui a valu bien sûr le soutien de Donald Trump Jr et de Fox News. Il se présente comme le hérault de la lutte contre la « censure » organisée par la « classe dirigeante », les « élites », les « médias mainstream » et les entreprises de la « Big Tech] (Google, Amazon, Apple, Facebook et Microsoft) qui seraient aux mains de « gens de gauche », féministes et partisans de la « Théorie critique de la race » dont les algorithmes nous contrôleront idéologiquement bientôt...si ce n’est déjà fait !

Breitbart News [5] : société qui finance le média homonyme « très répandu sur les réseaux sociaux, et qui a largement contribué à droitiser l’électorat nord-américaine et à porter la “colère de l’homme blanc [6] ». La société s’est installée aussi à Rome et à Londres.

Breitbart, Andrew [7] (1969-2013) : journaliste et blogueur réactionnaire, accro au Net et à Twitter, jouissant d’un bon réseau chez les parlementaires républicains (quatre d’entre eux ont pris la parole lors de son enterrement), il participa à la création de plusieurs médias sur Internet avant de créer Breitbart News. Son langage provocateur et violent (il qualifia le sénateur Edward Kennedy, le jour de sa mort, de « tas d’excrément humain très spécial »), sa dénonciation de scandales concernant la vie privée de fonctionnaires ou d’hommes politiques démocrates, son soutien au Tea Party lui procurèrent la célébrité. Comme tous les individus d’extrême droite un peu malins, tout en menant, selon ses termes, la « guerre contre la gauche institutionnelle », en confrontant et insultant dans la rue les militants d’Occupy Wall Street, il n’hésitait pas à citer des penseurs de gauche, dont Michel Foucault et il défendait les républicains gays.

Breivik, Anders (1979-) : lors de deux attaques terroristes ce Norvégien a d’abord tué 8 personnes avec une bombe le 22 juillet 2011, puis un peu plus tard 69 participants à un camp de jeunes sociaux-démocrates en Norvège. Ses textes ont été diffusés le jour même de ses meurtres de masse et, depuis son emprisonnement, il se déclare ouvertement fasciste, néonazi et adepte de l’odinisme*.

British National Front : fondé en 1967, son influence électorale a toujours été très faible (quelques milliers de voix et très peu de candidats) sauf en 1979 où il présenta plus de 300 candidats et recueillit 191 719 voix soit 1,4%. S’il a vécu une période faste durant les années 1970 (17 500 membres en 1973), il s’effondre après 1979 (1 000 membres en 1985). Il se radicalise sous l’influence d’une quarantaine de réfugiés politiques italiens dont certains avaient été impliqués dans l’attentat de Bologne en 1980 et sont des fascistes pur jus. En 1989, il connaît deux scissions qui donnent naissance à l’International Third Position et au British National Party. Aujourd’hui, le National Front prône la dénationalisation des Britanniques d’origine extra-européenne et leur expulsion du pays ; il s’oppose au métissage, croit au mythe du « génocide blanc », et diffuse des idées antisémites et négationnistes.

Buchanan, Pat [8] : « paléo-conservateur* » qui a mené plusieurs campagnes très médiatisées pour la présidence des Etats-Unis. Omniprésent dans les médias (articles, participation régulière à des talk-shows, interviews), il est rarement maltraité par ses collègues journalistes. Nationaliste chrétien, il s’oppose à la mondialisation et s’appuie sur des visions du monde racistes, antisémites et homophobes. Partisan d’une nation ethniquement homogène il dénonce la « tiers-mondisation » des Etats-Unis, et réclame la proclamation d’un « état d’urgence » pour empêcher « l’invasion » et « la conquête de l’Amérique » par le tiers monde, comme l’indique le titre d’un de ses livres publiés en 2017 : State of Emergency. The Third World Invasion and Conquest of America.