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Encyclopédie anarchiste
« La pensée libertaire constitue l’espoir et la chance des derniers hommes libres » Camus
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Article mis en ligne le 4 juillet 2022
dernière modification le 25 juin 2022

Taki’s Magazine  : magazine paléoconservateur* en ligne créé en 2007 et qui porte le surnom de son fondateur Panagiotis « Taki » Theodoracopulos, connu pour ses remarques racistes et misogynes [1]. Ce fils d’un armateur grec, marié à une aristocrate autrichienne, fréquente des millionnaires et défend donc sans complexe leurs intérêts. Selon la page de présentation du site, « les étiquettes politiques telles que conservateur et libéral sont aussi dépassées que les pantalons à pattes d’éléphant et les nazis. [...]. Notre seule idéologie est d’être contre la culture de pacotille qui nous est imposée par Hollywood et les médias grand public, et les mirages d’un nouvel ordre mondial. » Ce magazine publie des articles généralement courts, sur un ton « léger », c’est-à-dire politiquement cynique. Il n’a pas hésité à ouvrir ses colonnes à Aube Dorée, groupe néonazi grec, et distille un racisme « soft », en ironisant sur le taux de criminalité des Afro-Américains, le nombre d’enquêtes parlementaires sur des affaires touchant des députés noirs, ou la violence des jeunes lycéens qui ne sont pas d’origine européenne. En ce qui concerne les tueries de masse dans les écoles, on ne s’étonnera pas que ce site défende l’armement des enseignants et du personnel administratif. Ou bien qu’il considère que l’aide financière (l’équivalent du montant du RSA français) accordée aux sans domicile fixe à San Francisco les pousserait uniquement à acheter de la drogue.

Tanton, John (1934-2019) : écologiste d’extrême droite, favorable à l’eugénisme et au malthusianisme, il futt « l’architecte raciste du mouvement moderne contre l’immigration. Il créa un réseau d’organisations – la Federation for American Immigration Reform (FAIR), le Center for Immigration Studies (CIS) et NumbersUSA – qui marqua profondément le débat sur l’immigration aux États-Unis [2] ». Violemment hostile à l’immigration latino-américaine, il se fit connaître du grand public, en 1988, en menant une bataille virulente contre le bilinguisme dans les écoles publiques et les agences gouvernementales, campagne financée par le distributeur aux Etats-Unis de la traduction du torchon raciste de Jean Raspail, Le Camp des Saints [3]. Préférant tenir ses propos racistes et xénophobes en privé, Tanton entretint une correspondance fournie avec des idéologues négationnistes, « d’anciens avocats du Klan et les principaux penseurs nationalistes blancs [4] » des années 1980 et 1990. En public, il se contentait de solliciter l’argent de généreux donateurs pour financer les activités de différents lobbies hostiles à l’immigration extra-européenne. John Tanton et Wayne Lutton fondèrent également la Garrett Hardin Society pour poursuivre la mission que s’était fiée Hardin* : transformer l’écologie en une arme contre les immigrés, les minorités et les nations pauvres.

Tavistock Institute for Human Relations : poursuivant les travaux psychanalytiques de la Clinique Tavistock créée en 1920, cette organisation britannique à but non lucratif, fondée en 1947, se définit ainsi : « Dans nos premiers travaux, nous avons réuni des collaborateurs de différentes disciplines afin de trouver des moyens d’appliquer les concepts de la psychanalyse et des systèmes ouverts à la vie de groupe et à la vie organisationnelle ». Son objectif actuel est de stimuler « l’étude des relations humaines en vue d’améliorer la vie et les conditions de travail de tous les êtres humains au sein de leurs organisations, de leurs communautés et de la société en général, ainsi que de l’influence de l’environnement sous tous ses aspects sur la formation ou le développement du caractère ou des capacités humaines ». A première vue inoffensif, cet Institut est au centre de diverses théories du complot, parce qu’il s’est occupé de traiter les soldats d’un point de vue psychiatrique pendant la seconde guerre mondiale et qu’il a étudié les techniques de guerre psychologique pendant ce conflit. D’où l’idée complètement farfelue selon laquelle, après-guerre, l’Institut Tavistock aurait développé des techniques de contrôle mental, de manipulation, de suggestion des masses, appliquées dans diverses institutions et serait à l’origine des théories de la décroissance, du fonctionnement des ONG, de la propagande des services secrets occidentaux et des armées occidentales, du mouvement hippie et de la contre-culture, de l’usage du LSD, de la médicalisation à outrance, etc.

Taylor, Jared [5] (1951-) : titulaire d’un master en économie internationale obtenu à... Sciences-Po -Paris, il travaille d’abord comme professeur de japonais et rédacteur en chef d’un magazine informatique, avant de fonder la revue The American Renaissance* (1990-2012), le site homonyme (toujours actif mais qui a dû changer plusieurs fois de plateforme depuis 2019 vu ses propos racistes) et une chaîne YouTube (132 000 abonnés en 2020 avant d’être suspendue) accompagnée de nombreux podcasts. Ce « dissident politique » comme le nomme, sans rire, un site français d’extrême droite, n’a aucun complexe à tenir des propos ouvertement racistes : « Les jeunes [...] Noirs sont les plus difficiles à dompter. Un QI faible, un taux de testostérone élevé et un horizon temporel court font d’eux le parfait appât pour le désordre. Nous voyons cela dans tous les pays qui ont une population noire [6]. » Evidemment, comme Alain de Benoist, il explique hypocritement que « les Blancs » ont « une préférence instinctive pour leur propre peuple et leur propre culture, et un fort désir qu’ils prospèrent », et que donc « tous les autres groupes raciaux agissent en fonction de cet instinct et de ce désir sains ». Ce qu’il appelle le « réalisme racial » ne l’empêcha pas de proclamer, à propos d’un raciste qui assassina neuf Noirs dans une église de Charleston, le 17 juin 2015, et qui se réclamait des idées de Taylor : « Notre site l’a éduqué. Notre site lui a dit la vérité sur les crimes interraciaux. Ce qu’il a ensuite décidé de faire avec cette vérité n’est absolument pas de notre ressort. » Ce qui prouve qu’un intellectuel n’assume jamais les conséquences meurtrières de ses écrits ! Obsédé par ce qu’il appelle la « dépossession démographique », l’immigration du tiers monde, « les sociétés multiraciales » et le multiculturalisme, il se voit comme l’un des « soldats » qui mènent une « bataille titanesque » pour défendre « la civilisation occidentale » « européenne et blanche ».

Tea Party : mouvement populiste de droite qui a considérablement influencé le paysage politique américain. Il n’a pas d’objectif précis mais dispose d’une base de masse et d’un financement important de la part de riches droitiers. On trouve dans ces cercles des islamophobes, des « birthers* » (qui affirment que le président Obama serait né au Kenya et serait un musulman clandestin) et des nationalistes blancs.

Toese, « Tiny » (Tusitala) : militant d’extrême droite né en 1996. Membre des Patriot Payers* avant de devenir un dirigeant des Proud Boys*. D’origine polynésienne, il se déclare « fier d’être un chauvin occidental [7] » et a été impliqué dans de multiples confrontations physiques et procès avec des antifas dans la région de Portland et dans d’autres villes. Il est la preuve vivante que le fascisme n’est pas seulement une idéologie « blanche », contrairement à ce que croient les Identitaires de gauche.

Three Percenters : il ne s’agit pas, à proprement parler d’un groupe, mais d’une mouvance « qui s’inscrit dans le mouvement plus large des milices anti-gouvernementales. Les Three Percenters (également connus sous le nom de III%ers ou Threepers) prétendent que seuls 3% des colons américains ont combattu les Britanniques pendant la Révolution américaine, affirmation qui n’a jamais été prouvée [8] ». Le mot a été inventé en 2008 par un bloggeur et membre d’une milice d’extrême droite, et est devenu ensuite un signe de ralliement pour toutes sortes de groupes et d’individus, y compris parmi les flics.

Traditionalist Worker Party [9]  : ce « groupe néonazi (qui prônait des nations et des communautés racialement pures et rendait les Juifs responsables de nombreux problèmes dans le monde) était intimement allié à d’autres organisations néo-nazies de premier plan et à d’autres organisations racistes dures épousant des vues suprématistes blanches. Pendant un certain temps après 2015, le groupe et l’un de ses dirigeants, Matthew Heimbach*, sont devenus synonymes de la soi-disant “alt-right”. » Créé en 2013, l’organisation a été dissoute en 2018, suite à la manifestation meurtrière « Unite the Right* » qu’il avait contribué à organiser à Charlottesville en août 2017. A la fois écologiste, chrétien (orthodoxe) et favorable à un Etat-providence... réservé aux Blancs, le TWP se réclamait, entre autres, du penseur fasciste Julius Evola* et de son « traditionalisme radical ». Son programme reposait sur trois piliers la Foi, la Famille et le Peuple [10].


tribalisme : ce terme peut avoir une acception négative et désigner des comportements chauvins, régionalistes ou sectaires, mais il est considéré parfois par l’extrême droite comme positif puisqu’il marquerait un retour souhaité à des tribus ethniquement homogènes (d’origine européenne) et à un fonctionnement harmonieux, en leur sein comme dans leurs rapports avec « la Nature ».

Troisième Position [11] : ce terme a été utilisé par des mouvements fascisants ou fascistes assez différents en Italie (Terza Posizione), en Argentine (Peron et ses partisans), au Royaume Uni et aux Etats-Unis. Tous prétendent définir une « troisième position » entre le capitalisme et le communisme et ces courants ont de fortes affinités avec le fascisme classique et les idées des frères Strasser*. Aux Etats-Unis il a existé un groupe appelé American Third Position* (qui a pris le nom d’American Freedom Party en 2013).
Même si elles se recoupent parfois, il ne faut pas confondre la Troisième Position, avec la Troisième Voie, terme utilisé à la fois par l’Église catholique (le pape Léon XII dans son encyclique Rerum Novarum en 1891) et la social-démocratie (des planistes de la SFIO dans les années 1930 à Blair, Schröder et Clinton), mais aussi par des groupuscules nationalistes-révolutionnaires (fascistes) actuels.